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POP-ROCK - Miles Kane (ex The Little Flames et The Rascal) sort son premier album solo après son projet commun avec Alex Turner (doit-on préciser Arctic Monkeys ?) pour, le presque parfait, The Last Shadow Puppets, intitulé COLOR OF THE TRAP. Seul, il est déjà bon, mais le garçon sait aussi s’entourer. Pour cet album, il a rassemblé son partenaire de TLSP, Turner, Noel Gallagher, trois voix féminines (Bailey Rae, par exemple) et deux producteurs géniaux (Dan the Automator –Kasabian/Gorillaz- & Dan Carey – Franz Ferdinand-). Avec tout ce concentré, Miles Kane ne s’en sort pas (trop) mal.
"Telepathy" et "Happenstance", toutes deux co-écrites avec Turner donc, n’apportent, par exemple, rien de plus à l’ambiance de l’album. "Telepathy" ne serait pas mauvaise (très bon solo final), mais il manque quelque chose pour susciter l’intérêt à l’écoute… Quant à "Happenstance", les paroles sont un peu trop faibles malgré le tempo rock et la présence de la jolie Clémence Poésy (morceau, par ailleurs, meilleur en live). Cela est fort dommage.
Heureusement, "Inhaler", "Better Left Invisible" et "Kingcrawler" (produit par Carey, ça s’entend !) haussent le niveau. Le premier est une boule d’énergie…. Cela oscille entre le rock, le blues et un son garage, divin à souhait. "Better Left Invisible" (avec la papatte de Dan the Automator) est puissant et « rockement » original. L’introduction frôle la perfection. Quant à "Kingcrawler", le côté tribal est un peu surprenant mais suffisamment envoûtant. Mais alors, que dire de "Quicksand", un véritable bijou pop, très 60’s, avec l’appui magnifique de la voix magique de la belle Corrine Bailey Rae en back vocal.
Oublier le ventre mou
En définitive, Miles Kane profite de la présence talentueuse de son copain Turner pour produire un bel opus, un brin inégal mais pleins de peps et qui donne envie de sourire (ce qui n’a pas si courant ces derniers temps !). Sa voix possède ce petit atout en plus qui fait que mêmes les moins bonnes chansons passent à la longue… En effet, il est tout à fait souhaitable d’écouter cet album deux fois avant de réellement apprécier l’ensemble des morceaux. Son choix dans le positionnement des chansons est malin. Mettre "Come Closer", "Rearrange" et "My Fantasy" en ouverture fait oublier le ventre mou (Take the night from me) pour finir par un morceau qui laisse une sacrée marge au petit gars qui a né à quelques kilomètres de Liverpool (qui en a l’intonation émouvante pour moi).
L’album ne révolutionnera pas la production de l’année mais il y a fort à parier qu’il figurera quand même la liste des CDs que vous aurez laissés, le plus longtemps, sur votre platine ! Il ne reste plus qu’à attendre un nouvel opus qui devra cette fois-ci trancher dans le style de musique que Miles Kane entend nous plonger.