Eh bien voilà, vous y êtes. Après trente-cinq ans de mariage, Biquounet a libéré son côté monégasque et a décidé de partir vivre un grand amour avec une avaleuse de sabres rencontrée au Gala annuel "Cirque et Entreprises du CAC 40". Les enfants sont tous inscrits soit au Barreau de Paris, soit à l’Ordre des médecins et votre labrador Woulffy est décédé d’une overdose de croquettes bios contaminées. Vous voilà donc à nouveau disponible, comme peut en témoigner la petite file d’attente qui s’est formée sur votre palier aussitôt votre célibat annoncé. Que faire en pareille circonstance ? Brave Patrie Madame est là pour vous soutenir dès ce premier jour du reste de votre vie.
Vous pouvez bien entendu consommer un peu de la chair fraîche qui s’offre à vous. Attention : vérifiez bien que vous n’avez plus rien à obtenir de ces jeunes mâles, car une fois passée du statut de fantasme à celui de maîtresse, vous aurez plus de mal à les faire céder à vos caprices.
La solution pour conserver le statut d’ executive woman en escarpins vernis qui hante les rêves érotiques de son entourage est bel et bien de redevenir libre comme l’air.
Je vous entends d’ici mes amies : "Elle est bien aimable celle-ci, mais qui va butiner mon nénuphar si je ne remplace pas illico Mamour par le jardinier ?"
Et bien prenez-vous en mains, cultivez vous-même votre serre et faites rosir cet abricot toute seule. Dans un premier temps, vous aurez besoin de quelques outils (comme tout bon ouvrier manuel). Paris regorge de charmantes boutiques où de jeunes Apollons sauront vous guider dans la quête du Graal intime (vous aurez même droit à des huiles gratuites en échange de regards complices). Une fois armée, à l’attaque. Si vous avez consciencieusement sélectionné votre joujou, les fameuses contractions répétées de vos muscles les plus secrets vous surprendront en moins de cinq minutes.
Diable, vous voilà ébouriffée et extatique, un sourire béat inscrit sur les lèvres, remplie d’endorphines en un temps record ! Comble du bonheur, une fois éteint, votre nouvel amant de vingt centimètres ne vous demandera rien en échange. Les premières semaines, vous penserez à lui avec des papillons dans le bas-ventre. Vous vous hâterez de rentrer à la maison pour vous frotter voluptueusement à votre objet fétiche, quitte à abandonner provisoirement vos soirées entre amis. Et puis la routine s’installera. Il faut dire qu’un jouet, c’est rarement créatif. Vous attaquerez alors la deuxième phase de l’épanouissement total : la stimulation visuelle. Ne faites pas les innocentes ! Que celle qui n’a jamais rien ressenti devant un porno lesbien me jette la première pierre massante ! Bon. Donc à vous de sélectionner des saynètes adaptées à vos humeurs et zou, revoilà la béatitude.
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Alors, Mademoiselle, elle est où cette fissure ?
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Vous voilà tour à tour transportée par un livreur de pizzas au salami épicé, un Super Mario Bros à la clé bien huilée, une tigresse du Goulag à la langue bien pendue ou encore une étudiante au QI d’ huître mais au mollusque peu farouche. Tous vos nouveaux amis sauront vous ravir et vous voilà maintenant, pour de vrai, encore plus que le jour où vous avez eu votre première Peugeot ou votre lave-linge-sèche linge, une femme à jamais libre et indépendante. Gisèle Halimi à côté de vous passera désormais pour une pale imitation de Blanche Neige. Profitez bien mes amies de cette renaissance et n’hésitez pas à explorer seule ce territoire resté trop longtemps inconnu. Vous avez toujours considéré vos entrailles comme un incubateur à futurs dirigeants de notre belle Patrie et l’on ne peut vous blâmer pour cela.
Vos amies de la paroisse pourront vous affirmer que s’offrir un peu d’amour revient à commettre en même temps les péchés de luxure, d’orgueil, de gourmandise (oui, rien ne vous empêche d’agrémenter vos caresses d’une cuillère à café de miel dans la gorge), d’envie (de vous, mais maintenant, vous n’avez besoin de rien), d’avarice (il n’est pas généreux de vous réserver exclusivement ce corps de déesse) et même un peu de colère (si vous vous emballez vraiment, une lionne peut surgir). Mais, dites-moi les copines, vous croyez qu’il lui vient d’où son air épanoui à Christine Boutin ?
Tant de liberté vous effraie ? Vous craignez de finir seule dévorée par vos chats ? Et bien suivez les conseils de ma chère Shéhérazade Ben Kyoto : n’adoptez jamais de chat.