À travers des vagues de popularité successives, le skateboard a peu à peu forgé sa spécificité, s’est émancipé non seulement du surf, mais aussi des groupes industriels qui tenaient le business. « Sport punk » par excellence, sans entraîneur ni tenue particulière, le skate s’est ainsi retrouvé porté par ses propres héros, devenus fabricants et businessmen, apportant des innovations techniques ou un état d’esprit particulier.
Avec des moyens plus limités qu’aux Etats-Unis, ce credo « Do it yourself » a trouvé un écho sur le vieux continent, dont le niveau technique s’est encore développé avec l’arrivée de la vidéo dans les années 80. Les cassettes vidéo de skate montraient les stars d’alors, devenues des légendes, mais aussi ce style de vie américain, urbain et décontracté, qui n’a cessé de fasciner l’Europe et le monde.
En regard de leurs cousins américains, les Européens se sont émancipé à leur façon. Sans canalisations gigantesques ni piscines en forme de bols, les Français, les Anglais, les Allemands ou les Espagnols avaient à leur disposition des espaces urbains originaux à explorer, et bénéficiaient d’une tolérance relative de la police, tandis que le skateboard devenait une nuisance dans villes américaines.
Aujourd’hui, même si le business se fait surtout aux Etats-Unis, c’est peut-être en Europe que l’esprit originel du skateboard est le plus préservé. C’est cet esprit un peu casse-cou de fraternité, de rigolade et d’indépendance qui pousse des jeunes skaters à devenir des hommes volontaires et créatifs.
À travers les voyages et les rencontres, la plupart des personnages de « Skateboard Stories » ont grandi dans le skateboard, avec les plaies et les bosses mais aussi la quête sans fin d’un lieu pour pratiquer le skate, que ce soit dans les grandes villes, à Marseille, à Bruxelles, à Barcelone ou à Berlin, ou tout simplement en bas de chez eux.
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Un film de Thomas LallierCoproduction ARTE France et No One (2011 - 52')
Source : Arte.tv