La présidente du directoire du groupe nucléaire Areva, Anne Lauvergeon, ne sera pas renouvelée pour un troisième mandat. « Atomic Anne » paye les mauvais résultats du groupe et ses dissensions avec le gouvernement et EDF.
C’est la fin d’une époque pour Areva ! Anne Lauvergeon quitte le navire en pleine tempête post-Fukushima après plus de dix ans à la tête du premier groupe mondial de nucléaire… Un groupe qu’elle a contribué à fonder en organisant la fusion de la Cogema et de Framatome.
Saluée pour son rôle déterminant dans l’essor d’Areva, Anne Lauvergeon était pourtant de plus en plus contestée ces derniers mois et ses relations avec l’Etat (actionnaire majoritaire d’Areva) s’étaient considérablement dégradées.
Nicolas Sarkozy ne lui pardonnait notamment pas l’échec des négociations pour la construction de centrales nucléaires à Abu Dhabi en 2009. Un appel d’offre de vingt milliards d’euros, pour lequel l’industrie française était favorite, mais qui a échoué en raison des tensions entre Areva et EDF (à l’époque dirigé par Pierre Gadonneix).
Les mauvaises relations avec EDF (premier client d’Areva, comptant pour 75% du chiffre d’affaires du groupe) ont survécu au départ de Pierre Gadonneix et à l’arrivée d’Henri Proglio… démontrant que le caractère et l’indépendance d’Atomic Anne pouvaient être une arme à double tranchant.
Anne Lauvergeon, qui sera remplacée par son numéro deux Luc Oursel, aura enfin payée la gestion du dossier de l’EPR finlandais. Ce projet-phare de l’industrie nucléaire française, mené par Areva, a connu de nombreux retards ces dernières années et n’est toujours pas livré.
Contestée par ses actionnaires, en froid avec ses clients, le départ d’Anne Lauvergeon était devenu incontournable.