Magazine Côté Femmes
Comme 500.000 spectateurs de France et de Belgique, j'ai été voir Le gamin à vélo au cinéma et j'ai été soufflée. Je ne dirais pas que c'est un beau film, parce que bon, c'est plutôt brut de décoffrage. On est dans la Wallonie profonde, et l'atmosphère y est sinistre. Un père abandonne son petit garçon, juste comme ça, parce qu'il ne sait plus quoi faire de lui. Direction l'assistance publique, et tant pis si son fils, désespéré, fait tout pour le retrouver, tente sans cesse de fuguer pour le rejoindre. Heureusement, la route du gamin à vélo croise celui d'une coiffeuse, qui, on ne comprend pas très bien pourquoi, accepte de l'accueillir chez lui... Je n'avais jamais vu de film des frères Dardenne et on a dit du Gamin au vélo que c'était le moins noir de tous. Peut-être, n'empêche qu'on est écrasé par la souffrance du petit garçon, que le montage, brut, quasiment sans musique pour accompagner les images, rend les scènes plus présentes, accentue la dureté des situations. Soulignons encore la magnifique interprétation de Thomas Doret et la lumineuse présence de Cécile de France, seule source d'espoir.