Par Bernard Vassor
Lorsque j'avais évoqué cette histoire devant quelques éminents historiens, j'ai vu se dessiner sur leur visage un sourire appitoyé et condescendant.
Pourtant, dans les archives du Louvre, il est bien fait mention du transfèrement dans le plus grand secret de la géante de marbre (plus de 2,10 m de hauteur) à destination de la conciergerie pour éviter, lors de l'avancée de l'armée prussienne que ce chef d'oeuvre de l'antiquité ne soit détruit par des obus ennemis. Le surintendant des affaires culturelles Emilien O'Hara Neuwierkerke, sorte de ministre de la culture et conservateur en chef du musée du Louvre avait déjà expédié de nombreuses toiles et objets d'art à Brest devant être embarqué à destination de l'Angleterre pour y être éxposés.
Pour la Vénus, il avait fait construire une immense caisse rembourée pour un transfert très délicat.
Des fêtard nocturnes ont été certainement très surpris de voir en pleine nuit, un cortège longer les quais de la Seine, traverser une partie du Pont-Neuf pour se rendre à la conciergerie où d'autres ouvriers prirent le relai pour descendre dans les caves cet encombrant colis pour y être enfermé dans un endroit secret que seul Neuwierkerque connaissait. Cette cellule contenant la Vénus de Milo fut murée, et seul, le comte de Neuwiekerke connaissait le lieu d'incacération de la déesse Aphrodite. Je crois savoir que l'on ne lui avait pas passé les menottes.
Après la Commune de Paris la caisse et son contenu furent réintégrés au musée du Louvre.
Ironie de l'histoire, comme dit dans l'article précédent, le comte avait tenté en vain de faire obtenir la Légion d'Honneur à Gustave Courbet en 1866.
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Le bourreau des coeurs, amant de la princesse Mathilde.