Gundress

Par Ledinobleu

AD 2100. Une équipe de mercenaires à la solde de la police locale, les Angel Arms, doivent s’occuper d’un contrebandier nommé Hassan. Si elles le capturent sans problème, il s’avère que celui-ci fait son bizness avec la complicité de hauts dignitaires de l’État et de l’Armée, soient des gens qui ont le bras long… Ces derniers veulent donc faire éliminer Hassan pour éviter qu’il les compromette en se mettant à table, ainsi les Angels Arms deviennent-elles ses gardes du corps en attendant son procès.

Mais l’affaire se complique sérieusement  quand un des tueurs chargés d’éliminer Hassan se trouve être l’ancien fiancé d’une Angel Arms, celle-là justement qui a du mal à s’intégrer à l’équipe…

Un tremblement de terre qui détruit la plus grande partie du Japon… Un groupe de minettes bien canons en scaphandres de combat blindés et mécanisés qui luttent contre le crime sous les ordres d’une BCBG… Si ce n’est pas un clone de Bubblegum Crisis, ça y ressemble beaucoup. D’autant plus que ce film est bourré de designs très ostensiblement inspirés d’autres productions à succès, tels que la moto de Kaneda dans Akira (Katsuhiro Ôtomo ; 1982), les tenues de combat des flics de choc dans AD Police Files (T. Ikegami, A. NishimoriH. Ueda ; 1990) ou carrément le complexe industriel flottant du premier film Patlabor (Mamoru Oshii ; 1989). Il y a de plus mauvaises références vous me direz mais bon, dans ce cas ça frôle tout de même un peu le plagiat…

Ceci étant dit, le film présente des qualités. Malgré une animation lamentable pour un long-métrage destiné aux salles obscures, les designs sont plutôt réussis, tant au niveau des personnages que des mechas ou des architectures. En dépit de la simplicité du concept de base vu et revu des milliers de fois, le scénario propose quelques rebondissements et retournements de situation assez inattendus qui parviennent à retenir l’attention du spectateur. De plus, les personnages dans l’ensemble restent plutôt attachants et en particulier la personne d’Alisa dont l’ancienne relation avec le méchant de l’histoire saura influer l’intrigue globale d’une façon pas autant télégraphiée que ce qu’on pourrait le croire au premier abord.

Une fois passé le stade où on se demande ce qu’on fait devant son écran à regarder ce truc, Gundress s’avère en fait une production tout à fait honorable et qui sait tirer son épingle du jeu sur le plan du scénario comme des personnages. Tant et si bien qu’on se surprend à souhaiter une suite afin d’avoir la possibilité de mieux connaître les autres membres des Angel Arms comme on en a eu l’opportunité avec Alisa. C’est donc au final une production sympathique et sans prétention, de quoi passer une partie de soirée tranquille avec des poteaux pour faire un break entre deux autres productions plus exigeantes.

Notes :

Si la jaquette DVD de l’édition américaine crédite Masamune Shirow d’une manière assez ambigüe, il ne participa en fait à ce film que comme character designer. On peut toutefois apercevoir son influence sur d’autres éléments, tels que les designs des mechas des principaux protagonistes qui ressemblent beaucoup aux landmates de la série Appleseed (1985-1989) et vont même d’ailleurs jusqu’à leur emprunter leur nom.

Gundress se vit adapté en jeu vidéo de stratégie pour la Playstation en 2000 par le studio Starfish. Ce titre ne connut aucun localisation hors du Japon à ma connaissance.

Gundress, K. Fujiie, K. Izaki, J. Sakai & K. Yatabe, 1999
Media Blasters, 2002
80 minutes, pas d’édition française à ce jour

Cette chronique fut à l’origine publiée sur le site Animeka