Une rencontre avec le poète allemand Volker Braun

Par Florence Trocmé

Volker Braun à  Paris


Mercredi soir, 15 juin 2011, Paris et plus spécifiquement l’Institut Goethe accueillaient un grand poète allemand, Volker Braun. Dans la vaste bibliothèque de l’Institut Goethe, un public fort nombreux d’environ cent personnes était venu écouter cette lecture bilingue, organisée à l’occasion de la parution d’un livre de Volker Braun, Le Massacre des Illusions, Das Massaker der Illusionen, une anthologie poétique bilingue, traduite par Alain Lance et Jean-Paul Barbe et éditée par Stéphane Chaumet, en sa maison d’édition l’Oreille du Loup.

 
 
La soirée était très bien composée et équilibrée, courte séquence de présentation, intermèdes de musique subtilement choisis par la flûtiste Laure Warnery (Debussy, Murail, Taïra) et belle alternance des voix pour la lecture des poèmes entre Volker Braun et soit Alain Lance, soit Jean-Paul Barbe, soit Stéphane Chaumet selon les poèmes. Manière aussi de marquer l’implication de chacun, traducteurs et éditeur, dans la réalisation de ce livre important.

 
 
Une petite anecdote : Alain Lance, lorsque Stéphane Chaumet lui a donné la parole pour présenter Volker Braun, a semblé chercher quelque chose dans sa poche. Il en a extrait un harmonica et a joué quelques notes… du « Temps des cerises ». Il s’agissait d’évoquer la première venue de Volker Braun à Paris, du temps de la RDA ! C’était alors le centenaire de la Commune et Alain Lance a choisi ce très bref clin d’œil musical pour évoquer l’origine de leur belle amitié. 


Et aussi cela : lisant son très étonnant et fort poème « Lagerfeld », qui exceptionnellement ne sera donné qu’en allemand, Volker Braun a remplacé dans sa lecture Bosnien par Libyen. Dûment questionné sur cette permutation, qu’il a confirmée, le poète a expliqué qu’il était très préoccupé par la situation de la Libye, par le recours aux armes, que pour une fois il était en accord avec le gouvernement allemand, mais que la situation du pays posait une terrible question.  
Ce qui permet de souligner l’implication du poète dans son temps et la dimension critique de sa poésie, qui passe aussi par une observation très fine de petits détails, comme surexposés, avec souvent une composante humoristique ou ironique forte.

 
 
Quant à l’amitié entre Alain Lance et Volker Braun, Poezibao en a bénéficié à plusieurs reprises, avec des textes de Volker Braun publiés dans les pages du site1 (et souvent alors que ces traductions étaient encore inédites) 
 
[Florence Trocmé] 
 
 
1Volker Braun dans Poezibao.  
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, Phrase sans fond (parution), extraits 4, extrait 5, extrait 6 

photos ©florence trocmé, en haut montage de différentes photos, puis de haut en bas Stéphane Chaumet présentant le livre, Alain Lance jouant le Temps des cerises, Volker Braun et en bas, de gauche à droite, Alain Lance, Volker Braun et Jean-Paul Barbe