Si les critiques dithyrambiques que j'ai lues depuis me paraissent un peu exagérées (« Un thriller qui s'empare de votre esprit et vous laisse à la fin complètement stupéfait. L'art de Jesse Kellerman est tel qu'on pourrait presque parler d'autohypnose. » - The New York Times ou « Une écriture remarquable, une tension maximale, un roman obsédant. Le meilleur thriller de l'année. » - The Guardian), je dois avouer que l'ensemble est assez réussi.
Il faut dire que Les Visages est un roman policier « convenu », dans le bon sens du terme, en ce qu'il réunit tous les ingrédients que les fans du genre aiment et attendent (en tout cas, moi) : un duo improbable, forcément malmené par la vie, qui mène une enquête épineuse, une histoire d'amour inattendue mais jalonnée d'embûches, des meurtres monstrueux perpétrés sur des enfants innocents, deux histoires imbriquées mais qui pourtant se déroulent à de nombreuses années d'intervalle, l'une donnant évidemment les clés pour comprendre l'autre, une fin (plus ou moins) inattendue...
A la frontière du roman et du thriller, Les Visages fait cependant preuve de quelques traits originaux pour le genre : le récit y est planté dans le milieu artistique New-Yorkais, l'enquête ne cède pas à la facilité des descriptions gores, les personnages principaux et secondaires sont dotés d'une psychologie particulièrement travaillée, presque subtile...
Entre Cold Case et New-York Unité Spéciale, Les Visages a sa place dans un sac de plage.