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La nouvelle Inquisition française

Publié le 17 juin 2011 par Lecriducontribuable
Manifestation étudiante

Spécialiste incontesté de l’histoire des idées politiques, Philippe Nemo, philosophe de 62 ans, est bien placé pour affirmer, en entrée en matière de son dernier ouvrage* que l’homme n’a pu progresser dans la science qu’en progressant parallèlement dans le champs de la liberté d’expression. Quand celle-ci régresse, c’est le mythe (antagonique de la science) qui reprend du terrain.

Or nous sommes dans un pays où la liberté d’expression a beaucoup régressé…

L’auteur dresse la liste des lois qui y attente, depuis «Pleven 1972», jusqu’à «Gayssot 1990», en passant par un décret Beregovoy 1993, modifié 2005, sans oublier «Taubira 2001» et la HALDE 2004, modifiant la loi sur la presse de 1881.

Le point commun de ces textes liberticides est qu’ils punissent non pas des actes, mais des propos. Et qu’ils laissent à des juges la tache impossible de déterminer la conformité des pensées de quelques uns avec une orthodoxie elle-même non définie.

Evidemment, tout serait plus clair (et juridiquement plus sur) si ces juges, outre leur scolarité à l’Ecole supérieure de la magistrature, était également formés dans une école de commissaires politiques, dont l’auteur s’amuse à imaginer le programme.

«Il conviendra d’enseigner aux jeunes juges que 1) la « diversité » est désormais la norme en France, que la France n’a d’ailleurs jamais été autre chose qu’une « terre d’immigration », sans histoire propre et sans culture autochtone ; 2) que les nations ou même les civilisations sont dépassées, que le métissage universel, culturel aussi bien que racial, doit devenir la règle…; 3) que la colonisation n’a eu que des effets criminels et dramatiques pour les peuples concernés ; 4) que le mariage et la famille ne sont plus et n’auraient jamais dû être une norme sociale valide ; 5) qu’il n’y a aucune distinction morale ni sociale à faire entre l’hétérosexualité et l’homo-, la bi- et la trans-sexualité et que la généralisation de mœurs sexuelles et de comportements jadis tenus en marge est bonne et souhaitable et ne peut avoir aucun effet néfaste d’aucune sorte sur les psychologies individuelles ni sur l’équilibre social d’ensemble, d’où il résulte que toute affirmation du contraire menace l’ordre public  ; 6) que la Résistance en France a été le seul fait des communistes et de certains gaullistes (pas tous), qu’il n’y a eu à Vichy et dans la collaboration que des gens de droite, que le fait que Laval ait été un militant actif d’extrême-gauche pendant plus de vingt ans et que les chefs des partis pro-nazis français aient été Marcel Déat, ex-numéro 2 de la SFIO, et Jacques Doriot, ex-numéro 2 du Parti communiste, n’a aucune signification politique, idéologique, morale ou historique d’aucune sorte, d’où se déduit que seule la gauche est par nature hostile au nazisme et à tout ce qui lui ressemble, et que, par conséquent, le fait de lui être hostile légitime chez un prévenu un soupçon de fascisme, d’esprit de collaboration et en général de méchanceté et d’injustice…

Pour conclure, l’auteur rêve d’un gouvernement qui abrogerait ces lois, pour le tort que ce faisant notre société se fait à  elle-même.

Je suggère à mon ami Philippe Nemo que l’établissement d’un droit constitutionnel à pouvoir organiser, en France comme ailleurs (en Suisse ou en Italie, comme lundi dernier 13 juin 2011), des référendums d’initiative populaire permettrait très certainement de parvenir à ce résultat.

Alain Dumait

*La régression intellectuelle de la France.

Philippe Nemo, Editions TEXQUIS, 95 pages, 16€

(Par correspondance : B -1348 Louvain-la-Neuve, avenue Emile Verhaeren, 14)

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