Nouvelle production mystère de l’hyperactif JJ Abrams, Super 8 s’est peu à peu dévoilée comme un Goonies relooké façon XXIe, pour finalement se révéler être un hommage nostalgique vibrant aux films du maître incontesté des adolescents d’hier : Steven Spielberg. Et ça tombe plutôt pas mal, il est aussi producteur du projet. De quoi boucler la boucle, pour un résultat à la hauteur (et seulement?) de nos espérances.
Abramas, technicien maître de scénarios obscurs (Cloverfield, Lost..), nous a démontré son intelligence de producteur, réalisateur, scénariste. Un faiseur made in Hollywood qui devient petit à petit le fils spirituel de Spielberg (le hasard.. là où on criait au génie d’un Shyamalan rapidement dépassé), et qui après quelques bagarres, livrait son grand combat avec un reboot de Star Trek au cinéma calibré pour les geeks, et avec un nouveau souffle épique absolu. Le revoici derrière la caméra pour ce qui s’annonçait comme un film plus personnel, mais pas pour autant dénué d’actions, et de fantastique. Super 8, c’est l’histoire d’un groupe de jeunes adolescents en 1979, cinéastes amateurs tournant leur film de zombie en Super 8 entre deux cours. Jusqu’au soir où ils sont les témoins privilégiés du crash d’un train transportant un mystérieux passager. Lorsque l’armée commence à quadriller la zone, les enfants s’éloignent, sans diminuer leur intérêt pour ce qui se déroule sous leur yeux… Un film d’aventure, de mystère et mené par les enfants!
On n’aura de cesse de vouloir comparer Super 8 aux Goonies, film de 1985 mené tambour battant par Richard Donner, et ayant révélé quelques uns des stars d’aujourd’hui (Sean Astin, Josh Brolin..). Il est vrai que le film de JJ Abrams cultive ce bon vieux goût des années 80′, lorsque les films étaient construits sur les personnages, et cela marche d’autant mieux lorsque ce sont un groupe d’enfants (voir Chérie, J’ai Rétréci les Gosses, E.T. ou encore en un poil plus âgé Retour vers le Futur). On s’attache immédiatement aux aventures de ce groupe de jeunes balancés entre le mystère et l’armée, essayant d’éviter aussi leurs parents (accessoirement – l’un d’eux est policier). On n’oubliera pas une touche de sentiments avec la relation entre le héros et une de ses camarades, compliquée par deux parents ne pouvant se supporter. Super 8 tisse rapidement les portraits de chaque gosse, ne pouvant faire plus qu’une esquisse, mais qu’importe ; nous voilà déjà en pleine action. En cela, le réalisateur tente le minimalisme grandiose en ponctuant son film de quelques scènes époustouflantes (le crash du train, quelques scènes intermédiaires, la fin) pour entretenir le fil rouge (le mystérieux monstre), et revenir aux enfants et leur enquête.
Finalement Super 8 doit avoir beaucoup de JJ Abrams en lui, sorte de catharsis pour le cinéaste de son enfance, premiers films et relation familiale revisitée à la sauce hollywoodienne. Ayant fait le lien avec la génération précédente de cinéastes (qui est encore là, oh!), Abrams offre le film parfait pour se rappeler qu’on faisait de grands films avec des histoires simples et humaines. A trop vouloir s’en inspirer, Super 8 en fait sans doute un peu trop, mais reste fortement sympathique. Egalement ancré à plein dans l’oeuvre de son auteur, on ne pourra ignorer la construction et le design identique à Cloverfield, autre bébé cinématographique seulement produit (mais réalisé par son ami d’enfance..), dont les fans boys pourront commencer à tisser quelques théories sur leur gémellité … Super 8 nous arrive donc comme convenu, sacre des années 80′, revu à la sauce moderne, amplement adoubé par les « anciens » pour consacrer un prince d’Hollywood, qui ne devrait pas tarder à nous offrir de nouvelles images. Outre ses productions ou scénarios (cinéma ou télévision), il nous a promis un Star Trek 2 à suivre…