Magazine Cinéma

"Juno" : LA grosse surprise du moment

Par Buzzline
 Pitch : Juno McGuff, 16 ans, est une jeune fille qui n'a pas la langue dans sa poche mais qui, sous ses airs de dure, se cherche comme toutes les adolescentes de son âge. Alors que la plupart de ses copines de lycée passent leur temps sur Internet ou au centre commercial, Juno ne fait rien comme les autres. C'est ainsi qu'un jour où elle s'ennuie, elle couche avec Bleeker, garçon aussi charmant que peu prétentieux.Mais quand elle tombe enceinte accidentellement, elle décide de trouver le couple de parents adoptifs idéal qui pourra s'occuper de son bébé. Avec l'aide de sa meilleure amie Leah, elle repère dans les petites annonces du journal local Mark et Vanessa Loring qui rêvent d'adopter leur premier enfant. Soutenue par sa famille, Juno fait la connaissance des Loring. Tandis que le terme de sa grossesse approche, Juno va devoir faire preuve de maturité et de courage... note sur 10 :08Notre avis : Pour son second film, Jason Reitman frappe fort et juste. Une très belle histoire à mille lieues des clichés habituels et des préjugés. Une fable douce et amère sur un sujet difficile oscillant entre rires et larmes et dominée par un casting sans faute et une écriture parfaite... Voici un très joli film euphorisant, frais et touchant qui fait vraiment du bien. Dans le sillage de Little Miss Sunshine, Juno s'impose avec finesse et talent. Modèle type du film indépendant prenant à contre pieds, le long métrage de Jason Reitman (Thank you for smoking), se démarque en surprenant à chaque rebondissement. Véritable film indépendant tendance OVNI, Juno se déroule sur fond mélancolique, séduisant, drôle, amer et chaleureux.    Partant d'un fait divers qui peut faire peur aux plus rodés des drames pathos, Juno fait preuve d'intelligence et d'originalité en détournant à son avantage chaque situation. Ainsi, qu'il s'agisse de l'annonce la grossesse, en passant par la distribution improbable de contre-emplois jouissifs sans parler du dénouement final, le spectateur se fait avoir à chaque fois. Le scénario évite habilement tous les clichés du genre et s'en tire haut la main, apportant un vent de fraîcheur sur un film pas gagné d'avance au premier abord. Dès les premières images du film, puis avec l'apparition de la voix-off jusqu'au générique d'intro pop-country dessiné au fusain, l'illusion est parfaite et le ton est donné : anti-conformisme de mise et film aérien en perspective. Et on ne s'y trompe pas ! Mis en scène avec panache et simplicité, Juno subjugue via un scénario très malin et des idées narratives à chaque plan. Ambiance pop culture surfant sur les modes et les générations, le film de Jason Reitman s'amuse avec les codes du genre pour mieux les retourner. En partant d'un postulat de base qui aurait pu être cousu de fil blanc, le réalisateur s'amuse à nous perdre et nous faire douter pour mieux nous faire plaisir. Mélange de comédie et de drame poignant, Juno rebondit en empruntant des chemins détournés. Ici le couple star est improbable et hors clichés, la famille d'accueil réserve une belle surprise, les parents de Juno sont hors concours, le déroulement de l'histoire est inattendu... tout y est !  Avec aisance et justesse, la scénariste Diablo Cody nous offre un mélange savoureux comme si l'univers de Sofia Coppola rencontrait celui d'un Kevin Smith. C'est assez mélancolique, très drôle, les dialogues ont du mordant, et l'ensemble finit par toucher en plein coeur lorsque l'on s'y attend le moins. L'idée maîtresse du film réside dans le fait d'éviter de se centrer sur le sujet que n'importe qui aurait pu massacrer, à savoir l'IVG et l'adoption. La surprise réside en effet dans cette esquive qui contourne le "sensible" pour atteindre autre chose : le passage à l'âge adulte quel qu'il soit, la liberté de chacun, et l'amour, tout simplement. En suivant le parcours de cette Juno MacGuff (formidable Ellen Page foudroyante de charisme) grande gueule et mal fagotée dans tous les sens du terme, Reitman réussit un coup de maître. Passant de la rébellion à l'innocence et responsabilité sidérante, Juno électrise son monde et son entourage. Entourée par des seconds rôles en total contre-emploi, Page résonne comme une évidence. Un peu comme Michael Cera qui, dans le rôle du boyfriend faiblard et geek apprenant à grandir, finit par toucher la corde sensible. Egalement à l'image de Jennifer Garner incroyablement émouvante, Jason Bateman dans un rôle complexe et mineur se révélant au final "LE déclencheur par qui tout arrivera" sans oublier les parents dont un JK Simmons réjouissant. Tous sont impeccables. On rit franchement, on sourit, on se pose beaucoup de questions, on se surprend à tomber dans les nombreux panneaux dressés par Reitman et Cody (réal et scénar) pour finalement se laisser bercer par une morale étonnante et extrêmement poignante. Le génie du film s'impose alors en un plan final entêtant, alors que le film se clôt dans la simplicité la plus classique qui soit sans violons ni clichés bêtas.  Une scène finale laissant le sourire beat aux lèvres, la larme à l'oeil et cette infinie nostalgie où l'on comprend TOUT l'intérêt du film sans aucun dialogue et juste ce petit thème musical repris par Michael Cera et Ellen Page à la guitare : Anyone else but you. Une conclusion qui sans rien révéler touche à l'amour, l'innocence et répond à toutes les questions et péripéties passées pendant 1h30. Grosse surprise et excellent après les brillants Into the wild, No country for old men et Cloverfield pour ce début d'année ciné.  note sur 10 :08

  

Pourquoi y aller ? 

Pour le scénario formidablement bien écrit. Pour le casting. Pour Ellen Page craquante et sidérante. Pour la B.O. Pour le dénouement magnifique de simplicité qui en dit long.

Ce qui peut freiner ?

Le caractère peut être trop surestimé du film qui pourrait en lasser certains (syndrome Little Miss Sunshine) même si ce dernier reste brillant.


Retour à La Une de Logo Paperblog