Tu sais que tu mènes une triste vie quand tu penses: “oh, j’aurais trop aimé disserter sur ces sujets!”. La question “La liberté est-elle menacée par l’égalité?” est facilement défendable, mais j’aurais été tentée de bâtir un pamphlet prouvant la nécessité de l’art dans ce bas monde. C’est d’ailleurs intéressant que le Bac scientifique ait une question contenant le mot “culture” alors que le Bac littéraire en a une contenant le mot “scientifique”.
Ce qui me manque par rapport à l’école secondaire: 1) écrire d’immenses conneries dans des dissertations 2) écrire d’immenses conneries dans le journal de l’école 3) mon prof de math de rhéto qui était le meilleur prof de la galaxie, et peut-être même de l’univers. Pour tous les Sherlock Holmes / Sigmund Freud / Perspicaces qui me lisent, la réponse est oui: oui, ce blog existe car je ne considère plus l’école comme réceptacle optimal de ma poésie transcendantale (= ON N’Y COMPREND PAS MON ART, TOUS DES SALAUDS, ILS NE ME MERITENT PAS, etc, etc).
Parfois je me dis que j’aurais dû entreprendre des études de philo. Quitte à avoir un diplôme qui ne mène à rien, autant converser sur l’absurde de l’existence. Cependant, je ne sais pas comment les cours sont enseignés dans cette discipline. Je suis pétrie de peur et de dégoût à l’idée que ce ne soit qu’une suite de cours d’histoire, puis d’examens qui te demandent “que pensait tel auteur, en trois pages, avec des dates!?!”.
Aux Etats-Unis, les cours sont apparemment plus “pratiques” dans le sens où un étudiant présente oralement un argument, et ses petits camarades se chargent de le descendre. C’est d’ailleurs pour cela que la discipline serait plutôt masculine, car les filles supporteraient mal de se faire casser publiquement. Ca, ça m’aurait plu. Prouver que les gens ont tort? Mon hobby. Faire pleurer les filles? Ma spécialité.
C’est ironique que je pense cela aujourd’hui, parce qu’en fin de rhéto j’avais décrété que je n’aimais pas la philo. Cette décision était entièrement basée sur mon rejet total du livre Le Monde de Sophie, assigné comme lecture obligatoire du cours de français en tant “qu’introduction à la philosophie”. Dieu que je détestais - et déteste toujours - ce bouquin, j’en pleure encore des larmes de sable et de sang.
<étudier pour examen> NEIN NEIN NEIN!