J'ai la chance d'avoir plusieurs passions dans la vie: mon métier, les livres et les séries. Et quand je dis passions, le mot n'est pas trop fort. Quand j'aime un livre, je le dévore. J'en veux pour preuve ma lecture des onze tomes existants de La communauté du Sud de Charlaine Harris en quelque chose comme un mois (environ 3300 pages lues), par exemple. Quand j'aime une série, je l'avale de A à Z en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. En ce moment, c'est Fringe qui a mes faveurs, et cette plongée dans un univers mystérieux, dérangeant, imprévisible et excitant me réjouit au plus haut point! J'en redemande! Je boufferais du Peter Bishop (Josh Jackson) à chaque repas si je pouvais...
Vous l'aurez compris, ce sans quoi je ne pourrais pas vivre, ma passion dans la vie, c'est la FICTION. C'est pourquoi je suis autant passionnée et satisfaite de mon boulot: traduire des livres. N'importe quel livre, d'ailleurs, me convient. Je prends tout! Pour l'instant, j'ai surtout traduit de la romance et c'est un style que je fréquentais très peu auparavant, en tant que lectrice. Mais j'ai eu le temps de me familiariser avec ce genre (à part entière, oui madame!), et je lui trouve maintenant pleins de qualités. J'aime bien le fait de toujours savoir à quoi m'attendre, ça a quelque chose de réconfortant. Dès le début, on sait qu'il y aura une rencontre (feu d'artifices, coup de foudre, explosion des sentiments et des sensations), des obstacles, mais que tout finira bien à la fin, comme dans un conte de fées. Cela fait peut-être niais de dire cela, mais la vraie vie, on en bouffe déjà à longueur de journée, alors, quand je veux m'évader, je veux justement quelque chose de complètement différent.
Et on peut véritablement déceler de vrais petits bijoux de fiction dans les romances. Je pense en disant cela à l'un des romans que j'ai traduits, qui commençait comme n'importe quelle histoire d'amour au bureau (et j'en ai traduit quelques-unes, donc je sais de quoi je parle). L'héroïne se faisait surprendre à batifoler dans l'ascenseur avec le big boss, se faisait virer comme une malpropre et était obligée d'accepter l'hospitalité dudit patron, car elle était sans le sou et dans une situation très compliquée. Jusque-là, on voit tous les ressorts classiques de ce genre, et le reste du livre ne différait pas... Ils apprennent à se connaître, vivre dans la promiscuité fait naître une forte tension sexuelle, et puis elle découvre qu'il lui a caché quelque chose de très important, elle a peur de s'engager et utilise cette excuse pour prendre la fuite, avant le grand happy end final. Rien de plus classique, je vous dis! MAIS les héros (et par là je veux dire surtout l'héroïne) étaient vraiment super bien écrits, hyper approfondis, avec traumatismes d'enfance à l'appui, et leurs deux personnalités fonctionnaient tellement bien ensemble que cela donnait lieu à des scènes d'une incroyable intensité. En les traduisant, j'essayais vraiment de leur rendre justice, aux scènes, aux personnages, et surtout à l'auteur qui avait fourni un travail admirable. J'envoyais les chapitres au fur et à mesure à mon éditrice, qui me renvoyait à chaque fois des e-mails plus enthousiastes ("Cette scène, quelle intensité! Ils s'engueulent, elle veut partir, il la retient..."). Alors, quand on dénigre mon travail, et c'est très souvent le cas ("Quoi? Tu bosses pour H********? Mais... ça te plait?!?"), ça m'énerve au plus haut point. C'est tellement facile de tomber dans le snobisme! Moi, tant que je peux raconter des histoires, ça me va! N'importe quelle histoire, je suis preneuse!
Récemment, j'ai traduit mon premier bouquin de CHICK LIT (yeay!!), et je me sentais prête à essayer autre chose que la romance à strictement parler. Mais I really didn't know what I was getting myself into! Je savais que ce serait difficile, je m'y attendais, mais cela a carrément dépassé mes attentes. Je crois que c'est encore un peu trop frais dans ma tête pour en parler en détail, je n'ai encore assez de recul. Pour la première fois depuis que je fais de la traduction littéraire, j'ai eu l'angoisse permanente de la deadline (j'ai même dû demander une rallonge), mais je crois que je suis très contente du résultat et, une fois que le livre sera publié, il trônera fièrement sur mon étagère! J'ai eu la chance de tomber sur une histoire super intéressante qui se déroule dans le milieu de l'opéra, avec une héroïne forte et vulnérable à la fois à qui il arrive tout plein de choses, des rencontres, des voyages, qui sait se fixer des défis et les relever, une nana qui a un sacré girl power, quoi! Et oui, effectivement, elle rencontre l'amour là où elle l'attendait le moins, et tout finit bien, forcément, mais heureusement! Quand on s'attache à son héroïne, on a envie que son histoire finisse bien. Et, après tout, every ending is also a beginning...
Je vous reparlerai donc peut-être de ce roman en temps et en heure, quand il paraîtra, mais pour l'instant, j'ai juste envie de dire que l'expérience était difficile mais franchement concluante et assez passionnante. Je ne dis que j'ai envie de traduire des romances toute ma vie, mais pour l'instant, je réalise tout simplement que j'ai une chance incroyable d'exercer le métier que j'ai toujours rêvé de faire et qu'il me satisfait pleinement.
LONGUE VIE À LA FICTION!
PS: Shopgirl et moi-même vous préparons une petite surprise! Mais... chut, c'est un secret.