"Ittekimatsu", littéralement "je vais", peut s'employer pour indiquer que l'on va faire une course, une petite promenade, mais aussi un long voyage ... si vous voyez où je veux en venir ;)
Mon itinéraire est encore incertain : tout ce que je sais, c'est que je vais sans doute passer une grande partie de mon séjour sur l'île de Shikoku, la plus petite mais aussi la plus traditionnelle des quatre grandes îles du Japon. J'envisage aussi quelques jours à Matsue et à Kyoto que je ne manquerai pour rien au monde ...
Dans quelques jours, je vivrai donc à l'heure japonaise : voila maintenant un peu plus d'un an que j'attends cela, avec son lot d'inquiétudes et d'incertitudes qui, il faut le dire, persistent encore ...
Mes seuls compagnons de voyage seront mon (nouvel) appareil photo et mon EeePC ; j'espère qu'ils me permettront de vous envoyer de belles cartes postales de là-bas.
Et puis, comme toujours, je vais glisser quelques lectures dans ma valise : "Les dieux chiens" de Masako Bando, un roman fondé sur une vieille légende populaire de l'île de Shikoku, et le dernier ouvrage d'Hiromi Kawakami "Le temps qui va, le temps qui vient". De quoi occuper les longs trajets en avion et en train ...
"Trop de gens attendent trop du voyage sans s'être jamais souciés de ce que le voyage attend d'eux. Ils souhaitent que le dépaysement les guérisse d'insuffisances qui ne sont pas nationales, mais humaines, et l'ivresse des premières semaines où, tout étant nouveau, vous avez l'impression de l'être vous-même, leur donne l'impression passagère qu'ils ont été exaucés. Puis quand le moi dont ils voulaient discrètement se défaire dans la gare du départ ou dans le premier port les retrouve au détour d'un paysage étranger, ce moi morose et solitaire auquel on pensait avoir réglé son compte, ils en rendent responsable le pays où ils ont choisi de vivre.
Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a jamais coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme."
"Le vide et le plein" Carnets du Japon 1964 - 1970
Nicolas Bouvier
Dewa mata ne !!!