Mais qu’est donc la nature du fléau qui me met de mauvaise...

Par Maaarine

Mais qu’est donc la nature du fléau qui me met de mauvaise humeur, en plus de la bêtise humaine et des pirates? Mon prochain examen. Ce cours s’intitule “International Communication” et c’est de la pisse de brebis. S’il y a bien une discipline dans laquelle les manuels devraient être relativement récents, c’est la communication, on est d’accord. Mais non, ce livre date de 1996. J’ai pris le soin de vérifier après que l’auteur ait mentionné le fax (vous avez bien lu, le fax) comme technologie de pointe. Quand il explique que nous recevons l’information en temps réel, je me dis qu’en effet, le fax c’était plutôt rapide, sans parler du minitel.

Le moyen le plus efficace d’embraser mon agacement est de gâcher le potentiellement brillant. Ici, le cours pourrait être intéressant si l’on appliquait la théorie à une situation problématique, ou si l’on débattait des améliorations à apporter à la discipline. Mais non, on nous demande d’étudier par coeur des conneries plus bateaux qu’un paquebot afin de répondre de manière optimale à un QCM qui nous fera choisir entre des propositions qui ne diffèrent entre elles que par une virgule (ou mieux encore, “quelle est l’année d’invention du machin chouette: 1957, 1958, 1959 ou 1960?!”).

Le pire, et il y a toujours pire, c’est quand tu cherches du soutien auprès d’autres étudiants et que la conversation donne quelque chose de ce style:

Moi - Ce cours est con et inutile.
Etudiant - Moi j’ai trouvé ça super intéressant.
Moi - ..OK. Mais le QCM quoi, c’est débile. 
Etudiant - Moi je préfère.
Moi - ..T’aimes bien l’université toi, non?
Etudiant - J’ADORE.

Parce que 3/4 des étudiants croyaient qu’Al Jazeera était un terroriste libanais. Parce que 3/4 des étudiants vont au cours pour écouter le prof, qu’ils jugent excellent, alors qu’il y lit un bouquin écrit par quelqu’un d’autre il y a quinze ans. Parce que personne ne regrette que l’université elle-même soit un potentiel gâché: si un cours n’apporte rien de plus qu’un livre, Houston on a un problème.