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La dette grecque doit être purgée !

Publié le 16 juin 2011 par Lecriducontribuable
Alain Dumait

Sur les cinq premiers mois de l’année 2011, les dépenses engagées par l’Etat grec n’ont été couvertes par des recettes qu’à hauteur de 67%. Alors que l’économie est en grave récession, les dépenses publiques continuent d’augmenter au rythme de 6,4% par an.

Non seulement la situation financière de ce pays ne s’améliore pas, mais encore elle se dégrade, rapidement. Sa dette extérieure dépasse 350 milliards d’euros. Et plus personne ne veut lui en prêter un seul.

C’est dans ce contexte que la troïka constituée du FMI, de l’UE et de la BCE tergiverse avant d’adopter un nouveau plan d’aide, qui s’ajouterait aux 110 milliards déjà versés en cinq tranches. Les Allemands et les Européens «sérieux» veulent que les créanciers participent, par exemple à hauteur de 25 milliards sur 105. Les Français et les autres Européens «moins sérieux» craignent que ce début de restructuration entraine une panique financière générale sur toutes les dettes publiques.

Il semble qu’on en soit là.

Deux questions viennent alors sur les lèvres : qui est responsable ? Que faut-il faire ?

Comme leurs collègues de presque tous les pays du monde, les politiciens grecs, de gauche comme de droite, ont fait comme si les dépenses de l’Etat pouvaient être durablement financées à crédit. Ils ont emprunté sur les marchés financiers. L’euro, qu’ils ont adopté en 2001, leur a donné des ailes. Et, pour aller encore plus loin, ils ont truqué leurs comptes.

Aujourd’hui, les Grecs sont les premiers à trinquer. Leur seule responsabilité est d’avoir fait confiance à des politiciens voleurs (car la dette, sans gage, est toujours du vol).

Le pays, qui ne pourrait pas payer ses fonctionnaires en fin de mois sans le concours de la troïka, est en cessation de paiement. Toujours, dans ces cas-là, quand il s’agit d’une entreprise, ceux qui souffrent le plus sont les salariés, les fournisseurs et les actionnaires. S’agissant d’un Etat, ce ne peuvent être que les citoyens-contribuables. Et en particulier les plus jeunes, dont l’avenir a été hypothéqué par leurs ainés…

Pour une entreprise, comme pour un Etat, le dépôt de bilan, pour piteux qu’il soit, est la plus juste et la moins désastreuse des solutions.

La plus juste, car il n’y a vraiment aucune raison que les contribuables du monde entier soient mis davantage à contribution. Ils ne le sont déjà que trop, via la BCE, le FMI et le fonds de stabilisation de l’UE. Sans aucune chance de récupérer leurs contributions.

Et la moins désastreuse. Car aujourd’hui, les banques créancières de l’Etat grec peuvent encore, au moins pour une part, échanger leurs créances contre des avoirs prenant la forme de biens privatisés.

Un plan réaliste consisterait à garantir par exemple la moitié de la dette grecque, à charge pour le gouvernement de ce pays de gager, sur son patrimoine national, l’autre moitié. Les remboursements seraient allégés et le pays retrouverait peut-être une capacité d’emprunt, destinée uniquement à rembourser les échéances à court terme.

Bien sur, nos dirigeants craignent un effet de dominos. Ils ont raison. Mais ils ne l’éviteront pas en reculant l’échéance. Dans ces cas-là, il faut faire face.

Qui ne voit que, partout dans le monde, la boule de neige de la dette, avec sa funeste monétisation, l’imbécile politique des taux d’intérêt bas (qui ne fait qu’enrichir l’oligarchie financière), sont les principaux facteurs qui bloquent la croissance ?

Une dette doit être remboursée. Ou purgée. Et une purge est d’autant plus douloureuse qu’on y a résisté plus longtemps.

Alain Dumait

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