Juste pour parler…..

Entendu ceci dans le bus: ma co-passagère, une femme d’age certain et d’un certain age, (ceci explique peut-être cela, tant il est vrai que les facultés de raisonnement et de compréhension se raréfient en vieillissant) à la vue d’une jeune femme « estrangère », enceinte, un bébé en poussette, un enfant de chaque cote de la poussette.

Cette brave femme me glisse le regard en coin:
- Elle en veut combien d’enfants celle-la ? Y en vraiment pour croire que la France est une vache à lait, dixit cette dame…

Bien, me dis-je, il vaut mieux être sourd parfois. Répondre me parut superflu, pour plusieurs raisons :

- Ce jugement méritait un débat, afin de bien comprendre sur quelles critères elle s’appuyait, et ainsi pouvoir contre-argumenter. Un bus n’est pas à proprement parler fait pour !

- Par expérience,  je sais combien il est difficile, quand l’esprit semble tordu, de vouloir le redresser, à moins d’être psy, ce qui n’est pas mon cas. Et même les psys, parfois, en perdent leur latin à vouloir essayer !

J’aurais bien eu envie de répondre, entre autres :

- La maternité serait-elle le seul apanage et privilège d’une certaine couleur de peau?
Et si oui, faut peut-être le dire clairement, voire l’écrire, dans le livret d’accueil aux immigrés, distribué par les préfectures ; ainsi, en le sachant, les personnes désireuses d’avoir un (des) enfant(s), mais n’ayant pas la bonne couleur de peau, auront le choix entre le traitement blanchissant de feu Michaël Jackson ou opter pour un pays plus tolérant…

- Certainement aussi, la mémoire de cette gente dame parait défaillante, peut-être un début d’Alzheimer,d’où la confusion, dixit Sully (1560-1641)  » Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France »
Non pas  »La France est une vache à lait… »

- La natalité de la femme Française étant de 2,01 enfant par femme , ma charmante compagne ignore peu être, que l’avenir d’un pays, les forces vives d’une nation, sont dans les mains de ceux de demain, pas chez les anciens!

- En attendant des lendemains qui chantent, aujourd’hui, qui travaille sur les routes, la construction, l’aide à domicile, la restauration, le traitement des déchets… ?
On-trouve-qui, dans ces métiers pénibles, mal payés, sans aucune reconnaissance, ni espoir d’en avoir une un jour, ni d’obtenir une quelconque amélioration de leur sort ?

- Qui par ces travaux usants, moralement, physiquement, renfloue les caisses de retraite, cotise pour les ainés, sans distinction?

Les « estrangers » fustigés à travers cette maman !!!