Chiyo a neuf ans lorsqu'un marchand l'arrache à sa maison ivre, perchée sur une falaise. Sa mère est mourante, son père, trop pauvre pour les élever, elle et sa soeur. Elles sont donc vendues à Kyoto. La petite Chiyo se retrouve seule, à servir dans une okiya, lieu de vie des geishas. La vie est dure pour elle : ses incroyables yeux gris attisent la haine d'Hatsumomo, la geisha qu'elle sert, mais suscitent l'admiration des autres. Dans cet univers impitoyable, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, la jeune fille va suivre à la lettre les instructions de celle qui va la faire devenir geisha, Mameha. Cérémonies du thé, danses et musiques sont au programme.
Quel roman ! Je n'avais que quelques images en tête en souvenir du film de Rob Marshall. J'ai donc pu débuter cette lecture comme si je ne connaissais pas l'histoire.Je me suis laissé emporter dans ce Japon d'entre-deux guerres, bercée par le quotidien de ces femmes fantasmées autant que jalousées. Je connaissais beaucoup d'éléments de la vie des geishas, depuis ma lecture de Mon journal de Geisha de Komono, le récit vrai d'une jeune geisha de Kyoto, mais j'ai aimé me plonger dans le destin fictif de Chiyo, devenue Sayuri une fois geisha. La discipline imposée à ces jeunes filles dès leur plus jeune âge, leurs obligations envers leurs clients, la fatigue de leur train de vie... Arthur Golden dévoile ici un pan souvent méconnu de la vie de ces femmes.
Geisha est un roman extrêmement bien documenté, empreint d'une certaine poésie. Il s'inspire de réalités pour créer une fiction intelligente, sans faux-semblants ni hypocrisie. Un roman à découvrir ou à redécouvrir sans faute ! Un septième coup de coeur pour 2011, que je relirai avec plaisir dans quelques temps...