La religieuse
.
de Denis Diderot .
Achevé en 1780
Publié 1796
320 pages
Classique, France
Résumé
Au XVIIIème siècle, une jeune fille nommée Suzanne Simonin est contrainte par ses parents de prononcer des vœux forcés au terme de son noviciat. En effet, pour de soi-disant raisons financières,
ceux-ci ont préféré enfermer leur fille au couvent. C'est en réalité parce qu'elle est une enfant illégitime et que sa mère espère ainsi expier sa faute de jeunesse. C'est dans la communauté des
clarisses de Sainte Marie qu'elle rencontre la supérieure de Moni. Celle-ci, une mystique, se lie d'amitié avec la jeune fille avant de perdre la foi et de mourir. La période de bonheur et de
plénitude s'achève pour l'héroïne avec l'arrivée d'une nouvelle supérieure : Sainte-Christine. Au courant que Suzanne désire rompre ses vœux et que pour ce faire elle a intenté un procès à la
communauté, la supérieure opère un véritable harcèlement moral et physique sur Suzanne. La pauvresse subit de l'ensemble de la communauté, à l'instigation de la supérieure, une multitude
d'humiliations physiques et morales par vengeance. En perdant son procès, Suzanne est condamnée à rester au couvent, cependant son avocat, maître Manouri, touché par sa détresse obtient son
transfert au couvent Sainte-Eutrope. Au terme de son calvaire, Suzanne pardonne à ses bourreaux tout en continuant à poursuivre ses réflexions éminemment subversives sur le bien-fondé des
cloîtres et de l'univers conventuel. Son arrivée dans la communauté de Sainte-Eutrope marque le début de l'épisode le plus fameux de La Religieuse. En effet, cette période est caractérisée par
l'entreprise de séduction de la supérieure à son égard. Celle-ci sombre dans la folie devant l'indifférence et l'innocence de la chaste Suzanne. Consciente de la dangerosité de ses désirs pervers
qu'elle ne peut refouler, elle se livre aux macérations et au jeûne avant de mourir démente. Incapable de rester plus longtemps cloîtrée, Suzanne réussit à s'enfuir du couvent. Dans une
conclusion à peine esquissée, l'auteur nous fait comprendre que Suzanne dans la clandestinité attend l'aide du marquis de Croismare et vit dans la peur d'être reprise.
Mon avis : pas lu
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(FRance, 1713, 1784) Initialement destiné à la prêtrise, Denis Diderot fait ses études chez les jésuites. En 1732, diplômé maître ès arts, il mène une vie bohème et littéraire faite de petits métiers. Il traduit des ouvrages anglais de médecine et de philosophie, qui le poussent à rédiger ses 'Pensées philosophiques' en 1746, où il démontre déjà son caractère athée. Ami de Rousseau et d'Alembert, il accepte de se charger avec ce dernier de l'élaboration de 'L' Encyclopédie' en 1747. Ce travail occupera vingt ans de sa vie, mais ne l'empêchera pas d'écrire ses propres réflexions. La publication en 1749 de sa 'Lettre aux aveugles', lui vaut d'être condamné par l'église et emprisonné à Vincennes durant trois mois. Cette arrestation, si elle le rend méfiant, affermit son caractère. Tour à tour critique d'art, romancier, auteur de théâtre, défenseur de la raison critique, Diderot s'affirme comme le chef de file des Lumières françaises. Incarnation de l'honnête homme, ses ouvrages n'en sont pas moins interdits, y compris 'L' Encyclopédie'.