Max | Se servir de son cerveau

Publié le 16 juin 2011 par Aragon

Temps de crises : politiques, économiques, existentielles,  spirituelles, sociétales... J'entends encore ce matin le journaliste d'Inter parler de la Grèce au bord du bord du gouffre, prête, telle un trou noir, à absorber toute la matière vive de l'Europe... Cette Grèce que l'on  ne voudrait nous montrer que comme le maudit sparadrap collé dans la main d'un capitaine Haddock qui figurerait une Europe irréprochable...

En ces temps de crises je me demande alors comment se préserver, comment échapper au chaos prévisible ?

Se réfugier dans la tradition ? Faire confiance au passé dont on nous dit, on nous rebâche, qu'il a toujours du bon ? Qu'il sert de tremplin, de modèle, qu'il est toujours générateur d'avenir...

Et le web, ça c'est un mystère, que penser du web ? Le web peut-il nous "sauver", en tout cas aider les hommes, est-il le cloaque décrit par beaucoup ?

Se servir de son cerveau et dire "Non" ! Entendre la petite voix qui te dit, Max...

"La tradition, c'est le refuge des hiérarchies de tout poil, le compagnonnage (car je pensais aux valeurs-refuge du compagnonnage, à la sacro-sainte glorification du travail déifiée par les compagnons) en étant une très sélective ; les femmes compagnons ?


La tradition, partout, est là pour préserver les pouvoirs de certains (les hommes en particulier), pour installer et faire durer la domination sous toutes ses formes... Ce que tu aimes bien, finalement, non ? Max... être dominé, ça c'est du bon !
La libération permanente (des femmes, des hommes exploités) ne peut pas passer par les processus traditionnels, il n'existe aucun exemple… mais accroche-toi, Max, accroche-toi à cette tradition, tu as raison, ça vaut le coup, gémir sur le passé est tellement confortable...
Le web n'est qu'un outil, mais c'est un outil qui peut unir des gens qui ont ça en commun : résister, contre ceux qui imposent encore et toujours leurs raisonnements archaïques à des situations nouvelles… Ce n'est pas un no man's land le web, car il y a des hommes nombreux sur cette toile, qui existent et rêvent d'un autre monde… Laisse tomber tous ces clichés, s'il te plaît Max, SERS-TOI DE TON CERVEAU, DU TIEN ! À TOI !"

Ok, le choix entre deux cerveaux... Ok...

Je repense au journaliste d'Inter. Je vois le peuple grec à présent, je le vois bien, il est debout, face au soleil, il danse à la face du monde, il est vivant. Et cette petite voix qui revient dans mon cerveau et qui me dit "Tu es le peuple grec Max, sois debout comme lui, sers-toi de ton cerveau..." Nous sommes tous le peuple grec.