Jusqu’au 4 juillet le Centre Pompidou exhibe Réinstallations, la première rétrospective de François Morellet, organisée avec 27 installations réalisées entre les années 60 et 2005, elles ont été montrées dans la Nuit Blanche sur les bords de la Seine. Son œuvre conçue avec des matériaux simples comme une installation éphémère, est réalisée in situ et construite pour des espaces déterminés.
François Morellet est né à Cholet, Maine et Loire, France en 1926. Il est peintre, graveur et sculpteur contemporain exposant de l’abstraction géométrique. Ses débuts ont été marqués par le courant figuratif et c’est seulement à partir des années 50 qu’il adoptera un langage pictural de formes géométriques simples, où les carrés, triangles et lignes droites seront sa marque esthétique.
Pour la décennie des années 60 il s’unit aux discussions sur l’art et forme le Groupe Recherche d’Art Visuel, au coté des artistes Horacio Garcia Rossi, Hugo de Marco, Julio Le Parc entre autres, qui se sont dédié à rechercher les effets lumineux, chromatiques et visuels dans l’art, en réalisant des œuvres qui stimulaient la participations des spectateurs. Ce groupe qui s’est séparé en 1968 a réalisé un manifeste où ils soulignaient le rôle de l’interprétation de l’œuvre plus que l’œuvre matérielle, focalisant sur le spectateur une valeur supérieur dans l’œuvre.
C’est dans ces années là que Morellet commence à travailler les installations et à réaliser d’intéressantes œuvres avec des lumières de néon, transparences et mouvements. Dans Labyrinthe il utilise des tubes de néon qui fonctionnent de façon intermittente. Toutefois, l’abstraction géométrique est encore une tendance dans la composition esthétique des ses œuvres et installations.
Les quadrillages, lignes, cercles et réticules sont les signes identificateurs de l’œuvre de Morellet, ainsi que l’architecture parfaite de chacun des détails, où même les irrégularités sont finement organisées, donnant au spectateur l’image d’une méticulosité étudiée et perfectionnée.
On ne peut éviter de penser à l’œuvre de Piet Mondrian en regardant les lumineuses installations de Morellet, lumineusement marquées par sa précision mathématique pour organiser les réticules dans un espace déterminé.
Les installations qui s’exhibent dans cette exposition ne sont pas dans les catalogues d’expositions, car le temps pour faire un catalogue est plus long que celui d’une installation, surtout quand Morellet les adaptes à chaque espace qu’elles occupent. Donc voir une de ses installations est une opportunité de voir une œuvre unique, qui ne pourra plus jamais être vue dans aucun musée.
Son œuvre Reflets dans l’eau déformés par le spectateur se compose d’un réticule composé par 6 barres de néon blanc sur fond noir, dans laquelle il y a un réticule déformé par les barres de néon. L’œuvre a la merveilleuse rigidité du minimalisme et la force de l’art conceptuel qui nous invite à regarder la contradiction que cause le mouvement apparent dans un plan immobile, ainsi que la lumière, les contrastes entre le fond noir et les tubes blancs.
Pour plus d’information http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/79D12BE7B900936CC12577E50038C91D?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=2
Nancy Guzman