Le fleuve dévoile sa substantifique moelle

Au delà des nombreux défis sportifs et festifs prévus ce week end à Bordeaux, la fête du fleuve tentera de relever plusieurs défis d’ordre culturels et historiques. Ainsi, les quais vont s’exposer de plusieurs manières lors de la 7e édition de Bordeaux fête le fleuve puisque deux expositions événementielles sont programmées à cette occasion. La première, initiée par la mairie de Bordeaux et intitulée «Le bonheur est dans le fleuve», mettra en boîte les transformations de la ville, de son fleuve et de ses habitants à travers les siècles. Mise en place dans des containers le long des quais près du Miroir d’eau, cet événement aura une durée de vie plus longue que la seule fête du fleuve puisqu’il se poursuivra jusqu’au 27 juin (11h à 20h, 23h samedi et dimanche/entrée libre). Cette exposition a toutefois été complexe à organiser pour plusieurs raisons, à commencer par les aspects logistique et technique. « Il n’a pas été facile d’installer 10 containers maritimes de 3m x 6m chacun dans un espace restreint avec pour chacun des contraintes électriques et de sécurité», souligne Sylvain Schoonbaert, architecte, urbaniste et historien chargé de piloter le comité scientifique pilote de l’exposition. «Par ailleurs, il a fallu faire sortir des musées certains documents pour les mettre dans les containers». Autre difficulté, bien cerner le sujet de l’exposition. «Le problème c’est que l’histoire n’est pas faite que de moments de bonheur. Il nous a donc fallu sélectionner que le meilleur de l’estuaire et du fleuve». Ce best of sera retranscrit par thématique dans les containers, chacun étant habillés de visuels illustrant les différentes étapes de la vie biologique et paysagère du fleuve. De la naissance de la Garonne au réaménagement des quais en passant par le port sous l’Antiquité puis le port de La Lune de l’époque industrielle, les visiteurs pourront découvrir ou redécouvrir ces périodes marquantes. Enfin, un dernier container sera consacré aux témoignages de bordelais sur leurs rapports au fleuve et leurs instants de bonheur en lien avec la Garonne.
La saga du Burdigala
La seconde exposition proposée pendant la fête du fleuve retracera l’histoire du seul paquebot ayant porté le nom de Burdigala. Ce navire qui assurait la liaison postale maritime entre Bordeaux et Buenos-Aires gît actuellement à 74 mètres de profondeur dans la mer Egée à proximité de l’île grecque Kea. Cette exposition originale à découvrir au fil de l’eau, sur 180 mètres le long des quais, retracera l’histoire étonnante de ce navire, dont l’épave a été retrouvée en 2007 et identifiée lors de deux campagnes de fouilles en 2008 et 2010. Réalisée par Jean-Paul Vigneaud, journaliste à Sud Ouest, et Martine Trille, graphiste à Bordeaux, cette exposition présentera plus de 60 images et documents rares et invitera à un plongeon au fond des mers pour découvrir l’épave grâce à la vidéo réalisée par les plongeurs grecs lors de la localisation du bateau. George Karélas, l’un des plongeurs, sera présent à Bordeaux pour les commenter.•
Stella Dubourg