1240
Vois-tu
On va toujours chercher très loin
Ou très haut
Nos ultimes refuges
Où fuir l’appréhension
De ce monde de brutes
.
Jamais nous pensons à regarder plus près
A nous offrir ces sortes de parenthèses
Tissées de silence et de soupirs
.
Car
Vois-tu
C’est lorsque tu t’es mise nue
Que la fureur du monde a disparu
Singulièrement muette
Brutalement absente
.
C’est dans ce moment de cœur battant
De respiration et de tremblement subtil
Que la terre s’arrête de tourner
Que le soleil se voile un peu
Que la lune sourit
D’un sourire éternel
.
Vois
Le dernier acte se noue
Dans l’instant suspendu
Où rien ne se passe
Que la beauté offerte
Aux paupières encore ouvertes
.
Nous sommes
Haletants
Eperdus
.
Manosque, 14 mai 2011
©CopyrightDepot.co 00045567