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Energies européennes

Publié le 15 juin 2011 par Egea

Le référendum de lundi en Italie a des conséquences politiques intérieures évidentes (voir ici), mais qui ne sont pas le sujet d’égéa. En revanche, j’y vois un côté énergique (énergétique ? d’où vient cet adjectif bizarre ?) qui appelle quelques commentaires.

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source (à lire, car lié au sujet)

En effet, un des référendums italiens posait la question de l’énergie nucléaire : en décidant l’abrogation de la loi sur la construction de nouvelles centrales nucléaires, les Italiens n’ont pas seulement voulu s’opposer à leur dirigeant télévisé. Ils ont confirmé une tendance que l’on voit apparaître ailleurs, celle de la dénucléarisation du continent.

L’Italie fait ainsi suite à l’Allemagne qui a décidé il y a quelques semaines de sortir du nucléaire. Deux consommateurs majeurs font donc le même choix. Conséquence à la fois de Fukushima et de considérations politiques intérieures, cela aura des conséquences géopolitiques certaines.

Il va ainsi falloir décider d’énergies de substitution : car s’il y aura quelques économies d’énergie, elles ne suffiront pas à compenser le manque de production. Celui-ci devra donc venir d’autres sources. On parle de centrales au charbon (en Allemagne). Mais ceci aura des conséquences sur l’environnement. Le développement d’énergies alternatives : certes, il faudra avancer dans cette direction, mais cela ne devrait pas suffire à combler les besoins (on s’aperçoit d’ailleurs que la transformation de maïs en éthanol n’est pas la meilleure chose du monde). Il faut donc autre chose.

On parle d’importation accrue de gaz : le seul fournisseur qui y est disposé est la Russie : nul doute que les deux pays, Allemagne et Italie, vont plus que jamais appuyer la solution Southstream : la solution alternative (européenne) Nabucco ne sera donc pas encouragée… (voir mon billet d'il y a deux ans ou celui-ci) à moins que les besoins augmentent tellement qu’ils justifient la construction de deux tuyaux parallèles, et la captation des ressources centre-asiatiques.

Dernière solution : l’importation d’électricité. Or, seule la France, alentours, sera en mesure de fournir en partie ces besoins. A modèle constant (comprendre : la France poursuit son engagement nucléaire), cela fera de la France un exportateur d’énergie durable dans un contexte de raréfaction. Alors même que la France prendra une influence accrue grâce à son poids démographique (cf. ici).

Toutefois, cela sous-entend la question de la constance du modèle. Je l’avais évoqué (point 9 de ce billet), on commence à l’observer, Fukushima aura des conséquences géopolitiques, puisque cette catastrophe modifie l’équation d’énergie. Nous y sommes déjà, au moins dans la région d’étude (l’Europe). Et cette équation sera questionnée en France également : il s’agit ici de l‘énergie nucléaire (disjointe des armes nucléaires) qu’elle soit à terre, ou embarquée. Autrement dit, la conséquence du paragraphe précédent (double dépendance de l’Italie et de l’Allemagne à la Russie et à la France) peut très bien être altérée par une baisse de production française d’énergie nucléaire. Alors, il y aurait une dépendance globale de l’Europe à la Russie. Autant le savoir dès à présent.

O. Kempf


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