"Cloverfield" prend le pari insensé (?) de combiner le film ŕ la premičre personne - façon "Blair Witch Project" - et le blockbuster catastrophe dans le genre de "Godzilla". Projet ŕ la fois risqué et diablement excitant, "Cloverfield" vous comblera d’angoisse mais pourrait aussi vous refroidir !?!
Tout commence par l’organisation d’une fęte : Rob (Michael Stahl-David) va bientôt quitter New York pour un nouveau boulot au Japon. C’est l’occasion idéale pour ses meilleurs amis de lui préparer une superbe fęte. Marlena (Lizzy Caplan) souhaite que Rob conserve un souvenir mémorable de cette soirée. Elle convainc Jason (Mike Vogel), son fiancée et frčre de Rob, de se balader au cours de cette fęte pour tout filmer & pour permettre aux personnes présentes de transmettre leurs amitiés ŕ Rob. Jason arrive ŕ embrigader Hud (T.J. Miller) pour le remplacer dans cette mission fastidieuse… Cette soirée d’adieu prend vite une tournure peut réjouissante quand l’ex-copine de Rob, Beth (Odette Yustman), débarque accompagnée d’un autre homme. Nos fętards ignorent encore qu’ils plongeront, dans quelques heures, dans un véritable cauchemar apocalyptique !
Sans aucune introduction "classique", "mise en garde" quelconque ou autre, "Cloverfield" nous projette l’entičreté d’une bande vidéo découverte dans les décombres de Manhattan aprčs le passage d’une créature gigantesque (créature pas nécessairement trčs bien rendue, pour le peu qu’on en voit !).
Le point fort de "Cloverfield" apparaît vite ętre aussi son point faible : la mise en scčne & le caractčre abrupte d’un film/vidéo prenant des airs de pičce ŕ conviction ! Dans ce genre de défit cinématographique et artistique, une nouvelle fois, ça passe ou ça casse. Si vous éprouvez le détachement le plus grand pour ce genre rappelant parfois furieusement "Blair Witch Project", mieux vaut vous abstenir et revenir ŕ des films catastrophes plus classique comme, par exemple, "Godzilla", "Independence Day" ou "La Guerre des mondes" - pour ne citer qu’eux -.
Si, par contre, ça passe et que vous entrez pleinement dans le "jeu", l’impact flagrant de ce long-métrage façon vidéo tournée ŕ la sauvette vous apparaîtra des plus jouissifs et intenses. Quasi dans la peau d’un des personnages du récit, vous vivrez alors son angoisse, ses peurs ainsi que quelques temps morts bienvenus oů l’on décčle parfois un soupçon d’humour et une importante trame psychologique et dramatique.
Dans ce sens, on ne peut que féliciter la performance des acteurs qui viennent, pour la plus part, du monde des séries TV, comme d’ailleurs le célčbre producteur de "Cloverfield" : J.J. Abrams… Au terme de ce film/documentaire (?), rares sont les questions - qu’on est en droit de se poser - qui trouvent une réponse. On ignore l’origine de la créature (extraterrestre, abyssale, etc. ?) ; comment est-elle mise hors d’état de nuire, si c’est bien le cas (?) ; y’a-t-il des survivants parmi le groupe de personnes suivi dans le film (?) ; ... Le mystčre reste ainsi entier & préfigure vraisemblablement un second opus.
Souvent ponctué de scčnes intenses, scabreuses et terrifiantes, "Cloverfield" remporte haut la main son pari et nous cloue ŕ notre sičge… pour peu que la mise en forme de ce film vous "parle" ! Toutefois, ce produit, ŕ la fois divertissant et rhétorique, laisse un goűt d’inachevé. Dommage !
En plus d’une bonne interprétation, on saluera également le chassé-croisé s’opérant, sur la bande vidéo, entre les rares moments de bonheur vécus entre Rob et Beth & la majorité des séquences axées sur une monstrueuse "invasion". Nous plongeant au cœur de cette catastrophe, dans la tęte męme (et dans les tripes) de malheureux héros, "Cloverfield" se démarque aisément d’autre films catastrophes...
Faute de révolutionner pleinement le genre, ce long-métrage lui offre de nouvelles perspectives alléchantes. Il faut reconnaître toutefois que, sans sa "formulation" trčs documentaire pris sur le vif, "Cloverfield" rentre dans le rang avec un scénario assez léger, bouclé en 1h30.
La bande-annonce…
Un extrait…