Dans une interview accordée à handicap.fr, la ministre des sports revient sur l'évolution du handisport en France. Entre parité et accessibilité de nombreux efforts sont encore à fournir.
Une situation qui s'améliore
Pour la ministre des sports Chantal Jouanno, interrogée par handicap.fr, la politique française concernant le handicap, adoptée depuis quelques années, a permis de grandes avancées pour le développement de l'handisport, en amateur mais également à haut niveau.
En terme d'ouverture la ministre se félicite des efforts entrepris jusqu'alors par les clubs pour accueillir les personnes handicapées. Ainsi, près de 7000 clubs et associations sportives accueillant désormais des handicapés, soit 7 fois plus qu'il y a huit ans. Parallèlement, le nombre de licenciés handicapés a été multiplié par 2.
Sur le plan du haut niveau, c'est surtout les efforts de parités handicapés- non handicapés qui sont mis en avant par Mme Jouanno également ancienne karatéka. Cette dernière rappelant l'instauration de "l'égalité des primes offertes aux médaillés olympiques".
Une plus grande parité voulue également pour les "à coté" du monde sportif, via un élargissement des "conventions d'insertion professionnelle (CIP), qui permettent de gérer avec les employeurs le temps libéré pour les stages préparatoires et les compétitions nationales et internationales, à tous les sportifs de haut niveau".
Beaucoup d'efforts qui restent à fournir
Malgré les efforts entrepris jusque là, force est de constater que beaucoup de choses restent à faire, notamment dans le domaine amateur. Près de 163 000 clubs ne peuvent ainsi accueillir de personnes handicapés, par manque de moyens ou de projets adaptées.
Pour Chantal Jouanno, "60 % des aires de jeux sont accessibles" pour autant seules 6 % des "installations annexes " le sont. Un défaut d'accessibilité générant une véritable barrière pour l'intégration des sportifs handicapés dans leur club ou leur équipe avec une incapacité à rejoindre les vestiaires par exemple. D'après la ministre, 30 % de ces "annexes" devraient être accessibles d'ici 5 ans.
De plus, jugeant l'action des clubs essentielle, l'ancienne championne promet la mise en place de "sanctions" ."Pour inciter les clubs ou les fédérations à se mettre en conformité avec la loi de 2005 ou à développer des projets civiques, nous allons mettre en place, en 2012, un principe simple : pas d'action, pas de subvention".
Reste encore le problème de la reconnaissance du sport handicapé, souffrant au haut niveau d'un manque de médiatisation flagrant.
En terme de performance sportive de ses licenciés handicapés (haut niveau), la France se place à la 14ème position mondiale. Deux fédérations nationales existent : la fédération française handisport (FFH) regroupant les sportifs présentant un handicap moteur et visuel et auditif ; et la fédération française du sport adapté (FFSA) pour les handicapés mentaux ou atteints de troubles psychiques, ou de l'adaptation.