Ma serpillère
Ma serpillière
Il est ce matin petit déjeuner je te hume
Et Voilà l’heure je prends peine à te regarder
Désolé que ce matin tu n‘eus fini de pleurer
Quand tes larmes encor suintent ton rhume
Elle a connu par le passé des moments durs
Empoisonné malingre par l’infâme caustique
Frappée bêtement le plus souvent contre les murs
Elle reste pourtant d’un usage très pratique
On lui fait subir au quotidien tous les sévices
On lui tord le cou, brutal avec délectation
Elle vomit les déchets indigestes du service
Elle garde son calme au rituel de la punition
Croyez vous maintenant qu’attendri on la console
Avec une place de choix, non au noir on la clapit
C’est une pestiférée, et grisée je l’ai vu pleurer molle
De ces larmes qui vous rident avant l’heure les plis
Ma serpillière là au coin elle est très fière
Parlez d’elle, jamais elle n’en fait oraison
Elle a la pudeur d’être propre sans conjuration
Pour mieux enlever les tristes poussières
Seule elle se contentera de revenir demain fripée
De ses larmes perdues sur un sol aimant le bien faire
Elle sera l’assouvie assidue de ses maîtres pondérés
Jusqu’au jour fatal où elle ne pourra plus les satisfaire
Elle fût ma fidèle serpillère, figée ce matin elle est morte
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