Vous vous destiniez au cinéma avant de bifurquer vers la musique, comment c’est fait cette bifurcation ?
Très simplement, très naturellement. Je voulais être actrice mais j’écoutais énormément de musique. Ça faisait vraiment partie de ma vie, j’allais chez les disquaires, j’écoutais beaucoup de choses.
Fallait faire des études, j’ai fait le conservatoire d’art dramatique. J’ai fais ensuite des petits rôles. Mais pendant tout ce temps, j’écrivais. J’avais mes petits carnets et j’écrivais, j’écrivais. Puis un jour ça m’a semblé évident qu’il fallait en faire un disque.
Donc voilà, ça c’est fait naturellement. Presque une vie un peu parallèle, un peu sous-marine pendant un moment, puis d’un seul coup ça sort.
Et aujourd’hui vous tournez toujours au cinéma ?
Je suis toujours contente quand on me propose des choses. Je vais jouer certainement cet été un peu, ça me fait plaisir. Je serais très contente un jour de faire un vrai beau rôle sérieux, mais ça ne m’est encore jamais arrivé.
Le cinéma, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Quand ça vient c’est super, quand ça vient pas c’est pas grave.
Vous sortez un nouvel album Walking, comment le présenteriez-vous ?
Je dirais que c’est mon histoire, c’est ma relecture toute personnelle des racines du blues, quelles soient d’Amérique profonde, ou d’Afrique.
Vous avez voyagé physiquement à travers ces continents ?
Oui, je suis allée énormément en Afrique pendant les deux ans qui sont passés et beaucoup aux Etats-Unis.
Est-ce vous qui avez composé, écrit les chansons de l’album ?
Oui
Tout ?
Tout, sauf la reprise de Hot Stuff et la chanson en dioula qui n’est pas de moi, qui est une chanson du folklore africain.
Bapalaye by Chloe Mons - Walking
Vous les avez composées pendant vos voyages ?
C’est très diffus pour moi l’écriture et la composition d’un disque. D’abord je ne sais pas que c’est un disque. C’est juste au bout d’un moment, une fois qu’il y en a assez que ça devient un disque. Ça devient le moment de fixer les choses. Mais au départ, c’est juste des chansons.
Ça se fait d’une façon très diffuse… Je suis dans un bus, je vais écrire, je rentre chez moi, je vais écrire. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça, les chansons sont des petits miracles.
Ça arrive et vous saisissez le moment ?
C’est vraiment juste être dans un état assez d’abandon assez important pour recevoir les choses.
Ces voyages vous ont inspirée ?
C’est sûr que voyager inspire beaucoup. Moi, ça me fait toujours énormément de bien de bouger.
Prendre un avion. Rien que dans l’avion, le fait d’être décollée de cette planète, ça y est, tout se met en route, les choses viennent, les images viennent. J’écris plus quand je suis en voyage que dans une vie sédentaire.
Sur cet album vous chantez beaucoup en anglais
Sauf une chanson en dioula et une en français.
Comment se fait le choix de la langue ?
Ça dépend de où je suis, et comment je vis les choses. Par exemple, je dis n’importe quoi, mais si je vis une histoire d’amour avec un français, je crois que mes histoires d’amour seront en français. Par contre si je vis quelque chose en anglais, je vais avoir envie de la chanter en anglais. En fait c’est assez naturel.
Cet album est auto-produit comme les précédents ?
Oui, je suis productrice de tout. Par contre, je suis distribuée par Jive, et j’ai un tourneur.
C’est bien, j’ai grimpé des échelons (rires). Je me sens un peu moins seule.
Ce n’est pas trop compliqué ?
Disons qu’il faut avoir les reins solides. Il faut avoir un peu d’argent. Tout ce que je dépense, c’est dans ma musique. Je trouve ça un peu bizarre, mais on est dans un monde où ça exploite beaucoup les artistes quand même. Moi, j’ai toutes les casquettes. Je paye beaucoup de choses pour pouvoir faire exister ma musique. Mais vu les temps qui courent, je n’ai pas à me plaindre.
Quand est prévue votre tournée ?
A l’automne.
Vous serez avec quelle formation ?
Je serai avec Yann Péchin, et Toby Dammit, ceux de l’album. J’espère qu’on sera tout les trois.
Alcatraz by Chloe Mons - Walking
Ça va être à Paris, dans toute la France, à l’étranger ?
Le maximum ! Partout, moi je veux jouer partout ! Après on verra.
Les regards sur votre musique ne sont pas trop durs quand on a été la femme de Bashung ?
Si, mais ça m’est tellement étranger, je ne sais pas trop ce qui se passe dans leur tête. Et puis ça dépend qui. En fait les gens que ça dérange c’est une poignée de parisiens du showbiz. J’en ai rien à foutre en fait de ces gens. Donc ce n’est pas grave.
Fondamentalement, les gens, du public, les vrais gens sont très à l’écoute et plutôt contents, chaleureux avec moi. C’est même étonnant vu la musique que je fais qui n’est pas forcément facile. J’ai des bonnes surprises.
Le regard, les aprioris viennent bizarrement plus des gens de ce métier que des vrais gens.
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