Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)
Le magazine du journalisme -trente- en déficit
Brian Myles, journaliste au Devoir et président de la FPJQ signe dans le – trente – un billet sur la dure réalité des finances de la fédération des journalistes.
Raymond Viger Dossier Médias
Suis-je choqué ou frustré de lire les commentaires de Brian Myles concernant les finances de la Fédération des journalistes? Un peu les deux.
Il y a 3 façons d’équilibrer un budget: on augmente les revenus, on diminue les dépenses ou encore on travaille sur les 2 fronts en même temps. Ça, tout le monde le sait. Ce qui peut surprendre, ce sont les choix de coupures qui peuvent être faites et la date à laquelle ont les fait.
Brian Myles nous dit que les coûts de production du magazine des journalistes ne cessent d’augmenter avec des revenus publicitaires qui ne cessent de chuter. Soit! Alors pourquoi le magazine du journalisme est publié sur un papier glacé hyper épais et dispendieux? Avec le peu d’utilisation qu’on en fait dans le magazine, pourquoi toutes les pages sont-elles en couleur?
Qu’est-ce qui est le plus important? Le contenant ou le contenu?
On n’a pas ici un magazine qui se bat en kiosque pour intéresser le grand public et qui doit rivaliser avec des tonnes de magazine à sensation. On a un magazine qui a une mission d’information et de débat auprès de ses membres.
Brian Myles nous dit qu’il a fallu couper temporairement dans le salaire de Claude Robillard, le secrétaire général. Shit de shit! Avant de couper dans les ressources humaines, ne pouvions-nous pas couper sur la qualité du papier du magazine?
Un bon gestionnaire d’entreprise doit prévoir la direction du vent et pouvoir s’adapter rapidement à tous ces changements qui viennent nous bousculer. Il faut anticiper les coups.
Pour l’année 2009-2010, la FPJQ accuse un déficit de 21 000$. Pour reprendre les mots de Brian Myles:
Il n’en a guère été question lors de la dernière assemblée générale annuelle, car nous espérions encore un providentiel redressement des revenus publicitaires du Trente et de bons résultats financiers du congrès.
Le capitaine du Titanic en voyant un iceberg a possiblement tenu un discours similaire. Les interventions providentielles font parties de la religion et n’ont rien à voir avec une réalité entrepreneuriale.
Brian Myles nous dit que le Trente a eu un déficit de 82 000$! Pourquoi n’avons-nous pas réagi en 2009 ou 2008, bien en avant de frapper cet iceberg? Que les revenus publicitaires soient en chute libre n’est pas une nouvelle très fraîche. Tout le monde le sait depuis longtemps que les revenus publicitaires pour les médias écrits sont en chute libre.
La panique totale
Finalement, 2011 arrive, c’est la panique, on met du monde dehors, on coupe le salaire de Claude Robillard et on coupe le nombre de parution du Trente! Les ressources humaines sont la chose la plus importante qu’une entreprise possède. Il est triste et malheureux de voir que ce sont les employés qui font les frais d’une mauvaise gestion et planification financière.
Quand on s’y prend à l’avance, de petits changements font de grandes choses. Quand on attend à la dernière minute, c’est la panique totale et les réactions doivent être plus drastiques.