Rose pour les filles, c’est l’idéal. Quelle délicatesse dans ce prénom !
Le bon air de la campagne lui donnait du rose aux joues. Elle cultivait son jardin avec passion, chassant scrupuleusement les mauvaises herbes au pied du rosier qui, fier et majestueux, faisait scintiller ses épines. Elle regardait souvent le ciel, scrutait dans le bleu azur les ailes blanches du planeur ou du Rallye de ses deux fils alors pilotes.
Le bleu : c’est l’espace, la liberté. C’est exactement ce que chérissaient les garçons. Mais le bleu est froid aussi : sans la chaleur du soleil, il n’est rien d’autre que le vide, l’espace temps. Le bleu a besoin de réconfort.
Si l’on veut faire une synthèse de cette branche paternelle, je dirais que le mélange du rose et du bleu se décline en couleur pourpre, symbolisant la puissance du monde spirituel. Ma grand-mère, outre ses dons de jardinage, guérissait les brûlures par l’imposition des mains. Une de mes tantes faisait tourner les verres. Dans la famille, nous étions orientés sud : plein sud et nous nous laissions porter par le vent d’autan.