Au Cambodge, à Phnom Penh, quatre attractions touristiques majeures recensées par les guides de voyage sont également chaudement recommandées par les omniprésents chauffeurs de tuk-tuks : le Palais Royal, résidence du roi Sihanouk, le musée national et ses 5000 œuvres d'art, le musée du génocide Toul Sleng plus connu sous le nom de prison S21 ainsi que le site de Chœung Ek ("Killing Fields") où se photographient champs d'extermination et charniers. Dés le pied posé sur le sol cambodgien, il est vite rappelé aux touristes amnésiques que le régime des Khmers Rouges dirigé par Pol Pot a, entre 1975 et 1979, décimé 20% de la population cambodgienne soit 1,7 millions d'hommes, femmes et enfants.
En février dernier, dés mon premier jour au Cambodge, j'ai décidé de visiter cet ancien lycée français devenu lieu de tortures et aujourd'hui musée du génocide : à sa sortie en 2002, le documentaire du cinéaste et survivant Rithy Panh, S21 la machine de mort khmères rouges, m'avait bouleversée. Enfin au Cambodge, je ressentais le besoin d'aller sur les lieux de ces barbares crimes, pour rendre à mon petit niveau, hommage aux victimes et aussi pour tenter de mieux comprendre l'Histoire ainsi qu'échanger avec des témoins.
(en France, le génocide khmer n'est qu'un petit chapitre du programme d'histoire-géographie-éducation civique sur l'après-guerre d'Indochine et les effets collatéraux de la décolonisation).