Je pensais sincèrement qu’en terme de Macrophotographie, après les chefs d’œuvres produits par Igor Siwanowicz et Alexander Semenov, nous aurions fini de faire le tour de la question et que rien ne pourrait m’amener à en reparler dans cette rubrique… Que me trompais-je!!!
Jamais je n’aurais pu suspecté qu’un artiste puisse réaliser de véritables portraits macrophotographique. C’est pourtant le défi remporté par le jeune photographe d’origine Slovaque Tomas Rak. Vivant actuellement à Londres, ce photographe de 29 ans utilise une technique très originale pour réaliser les portraits des insectes et autres bestioles dont nous ne nous soucions guère. Mais avant de vous révéler sa technique, tirons d’abord le rideau sur ces œuvres sublimissimantesques, à commencer par ses portraits de diverses mouches (les espèces ou genres connus seront mentionnées par un lien wikipédia):
Syrphe
Taon
Simulie
Dolichopodidé
Passons maintenant aux Hyménoptères qui regroupent les abeilles, guêpes et fourmis:
Fourmi Myrmica
Guêpe Ichneumonide (les vilaines qui parasitent) Ophion luteus
Petite abeille
La guêpe commune Vespula vulgaris
Guêpe noire
Passons maintenant à nos amis les coléoptères:
Bousier Anoplotrupes stercorosus
Galéruque Galeruca tanaceti
Tomas Rak s’est aussi penché sur les doux yeux des demoiselles et libellules, pour notre plus grand plaisir:
l'Agrion porte-coupe, Enallagma cyathigerum
Leste vert Lestes viridis
Petite nymphe au corps de feu Pyrrhosoma nymphula
On finit par une énième dédicace aux arachnophobes restés fidèles à SSAFT:
Phidippus audax
Phidippus regius
Bon, après en avoir pris plein les mirettes, il est temps de dévoiler la méthode qu’utilise Tomas Rak pour réaliser de si saisissants portraits. Prenons pour exemple celui d’Athalia rosae, une petite guêpe. Voici deux portraits du même animal, qui malheureusement doit être “fixé” (comprendre tué pour être préservé et éviter qu’il ne bouge) pour les besoins du photographe:
Et bien ces portraits sont en réalité des mosaïques de centaines de clichés (comme ceux qui suivent) qui sont ensuite fusionnés à l’aide d’un logiciel, Zerene Stacker, qui permet notamment de fusionner les mises au point: Ainsi, l’image parait être parfaitement mise au point sur presque l’ensemble de l’animal, permettant de profiter de chacun des détails de sa morphologie. On ne parle plus de Macrophotographie… mais de Microphotographie.
Sachant tout de même que l’animal ne mesure pas plus de 3mm!
Pour prendre ces différents clichés, Tomas Rak place le spécimen sur un ‘microslider’ (une plateforme mobile) qu’il a lui même conçu avec les moyens du bord (comprenant des légos) et qui lui permettent de déplacer le spécimen sur 1/500ème de mm! Voici à quoi ressemble son installation:
Et voici les modifications apportées à son objectif pour la mise au point sur le détail du spécimen:
A l’aide de son microslider, Tomas Rak peut donc prendre un détail du spécimen sur une parfaite mise au point, puis déplacer le spécimen d’un iota, et prendre le détail suivant avec la même précision… Un travail de titan qui peut signifier parfois que le spécimen sera déplacé 687 fois pour accomplir un portrait complet.
Le dernier chiffre qui me parait le plus impressionnant, c’est que Tomas Rak ne s’est mais à la microphotographie que depuis 8 mois! Gageons que sa carrière risque d’être prolifique… et à suivre très attentivement!
Liens:
Article Daily Mail
Flozya, le site de Tomas Rak
Tomas Rak sur 1x
Tomas Rak sur FlickR
Tomas Rak sur 500px
Zerene Stacker