Le silence est d'or. Alors faut-il me taire? Il est vrai que l'or constitue un bon placement en ces temps de crise.
Je me bornerai donc au strict minimum syndical. Je ne vous dirai pas tout ce que j'ai fait dernièrement. Une pensée circule dans ma tête. Les masses des peuples sont agitées, inquiètes, désespérées. C'est la mer qui est complètement en remous. Trop d'injustices, trop de peurs, trop d'impulsions. Quand ça éclatera, la situation deviendra intenable.
Déjà maintenant, les questions sont multiples et les réponses ne sont pas claires. La bonté naturelle des coeurs s'effrite. Chacun se bat avant tout pour soi-même. Comment revenir vers la conscience du partage? Il faut se rendre compte que tout n'est pas monnayable dans la vie, que les relations humaines ne peuvent pas s'interpréter comme des transactions comptables avec des soldes à la fin. Que le marché n'a pas à nous dicter ses lois. Mais pour cela, il faudrait que les humains retrouvent leurs sens et leur dignité. Qu'ils redeviennent des gens simples, des gens d'honneur, des gens intègres. Que leur parole donnée soit une parole respectée. Qu'ils se libèrent de la tyrannie de la cobsommation. Faut même pas se retirer dans un couvent ou sur une île. Faut avant tout résister aux pulsions d'achat de tous types. Faut arrêter de gaspiller. Faut exister par soi-même. Prendre le temps d'observer les paysages, les rues, les forêts, les visages. Résister, cela veut dire aussi ne pas se laisser dicter ses révoltes, ne pas se laisser manipuler par les infos, ne pas céder à la panique, ne pas vouloir faire comme tout le monde, mais ne psd s'isoler non plus.