Je ne veux pas parler ici des OGM, du débat en question. De toute façon, ce n'est pas José Bové qui peut avoir une opinion sérieuse: on voit que l'idéologie prime chez ce sectaire qui, en plus a tenu impunément des propos antisémites. Je veux dire autre chose. quelque chose de plus profond, et qui vient du fond des âges, de l'époque primordiale. Et qui date du mometn où une femme (ce devait être une femme) s'est révoltée contre la nature, la précarité, la faim et s'est mise à semer ou à planter. Ce premier geste contre nature a fondé l'humanité, comme le fait de donner un nom aux gens, d'enterrer els morts afin de s'en souvenir, de créer l'amour, la fidélité, la mémoire et l'histoire. La poésie et les arts ont suivi.
oui, je veux parler de ce que nous sommes et du sacrilège. Monsieur Bové ne le sait pas, mais c'est en lui.Quoi qu'il arrive quelles qu'en soient les raisons et quoi qu'on en puisse dire il y a ceci en nous: Celui qui détruit une récolte est maudit. A jamais.
Non, il ne le sait pas, José Bové. Et nous ne sommes plus au temps où il serait lapidé pour cette infâmie. Mais c'est en lui. Tant pîs pour lui.
Notre histoire est l'histoire de la faim. Nos vieilles fêtes célèbrent souvent la fin des famines: on jette des harengs au peuple à Dunquerke. Les Carnavals gardent lesouvenir de notre obsession historique justifiée du manque. Et nous avons honte de la grande victoire de l'humanité: l'abondance occidentale. Ele signifie quon peut, oui, qu'on peut gagner cntre la anture, qu'on peut vivre. andis qu'ailleurs, dans des pays pauvres, on a encore faim. De moins en moins, et il n'y a jamais eu moins d'affamés dans le monde depuis que l'homme est l'homme. LEs 17% qui demeurent, c'est encore trop. Mais on avance et nous sommes grands! A tel pooint que la honte d'être nanti, honte saumâtre et religieuse, sature les discours et qu'eu lieu de s'émerveiller de l'abondance, on s'en veut coupable. Ce ne sont là que fantaisies de petits-riches (le pouvoir d'achat ouvrier est mille fois plus grand aujourd'hui qu'il y a un siècle) dont la suffisance et la légèreté font qu'ils oublient de respecter le réel, la vie. Manque de sens, de profondeur, refus de l'émerveillement et de la modernité: réactionnaires au sens propre. CEs idées sont aussi produits de consommation. ar la consomation idéologique est identique à la consommation matérielle. Et les nantis honteux se limitent pareilement l'âme, que ce soit par la frugalité érigée en valeur ou la non-pensée en pratique. C'est trahison. au nom de la faim ancestrale, refusons tout ceci. C'est haute vertu et dignité. Critiquer la "société" de consommation" est un luxe odieux, insolent, sordide d'assis, de culpabilisants, de riches insultant par là même ceux qui ont faim et qui aimeraient consommer. C'est un mépris de "petit blanc", bien ancré dans une mocheté mentale servant de faire-valoir aux âmes basses qui cherchent à cacher cette bassesse.
Alors, au nom de nos racines, de notre histoire, au nom de ceux qui ont encore faim, au nom de la lutte de la vie contre la mort, la maladie, le manque, il fatu garder en mémoire ce principe de fondation: Celui qui détruit une récolte est maudit.