Ces données de la cinquième édition de l'Atlas de la démographie médicale française soulignent l'écart croissant entre l'évolution du nombre de médecins nouvellement inscrits (+2,5% en un an, soit 5.392 dont moins de 10% en libéral) et celle des médecins sortants (+11,2% en un an, soit 4.310 médecins), sur un total de 264.466 médecins inscrits au tableau de l'ordre fin 2010.
Mais pourquoi l'activité libérale reste aussi peu attractive? Parmi les 5.392 nouveaux inscrits au cours de l'année 2010, 70% ont privilégié l'exercice salarial tandis que seulement 9,4% ont choisi un mode d'exercice libéral et seuls 23% de ces 10% ont fait le choix de s'installer en zone rurale. Si ces jeunes médecins libéraux déclarent apprécier l'indépendance professionnelle, le contact privilégié avec la patientèle et la gestion libre de leur temps de travail, ils regrettent les lourdeurs administratives et de gestion financière du cabinet.
Pourtant, les libéraux recommandent l'exercice libéral: 86% des médecins participant l'étude ont répondu qu'ils seraient prêts à recommander à l'un de leurs confrères d'exercer en secteur libéral, en les invitant cependant à privilégier l'installation en cabinet de groupe. Les nouveaux inscrits souhaitent voir éviter les mesures coercitives, se diversifier les aides proposées. Favorables à une mixité des modes de rémunération et au travail en équipe, ils sont favorables à une véritable promotion de ce mode d'exercice durant les études.
La profession vieillit avec un âge moyen dans la profession de 51,4 ans (53 ans chez les hommes et 49 ans chez les femmes). Les prochains départs à la retraite laissent augurer de profondes disparités régionales, les zones à faible densité médicale, aux conditions de travail les plus rudes, s'appauvrissant de plus en plus tout comme l'abandon maintenant fréquent (903 en 2010) de l'activité libérale au profit du salariat et au détriment des zones rurales.
Source: Conseil National de l'Ordre des Médecins Atlas de la démographie médicale