En Bref:
Je n'en reviens toujours pas, mais j'ai réussi à m'ennuyer devant un film (faut le faire) avec Bradley Cooper dedans quoi (le truc que je pensais... impensable). Je suis Dé-goû-tée!
Première grosse déception de l'année - en ce qui concerne ma petite personne - Limitless passe partiellement à côté de son sujet, dans ce qu'il aurait pu avoir d'interressant. Au lieu d'explorer les limites éthiques et scientifiques de cette "pilule de la gagne", Neil Burger choisit de n'en livrer qu'une chronique passablement amorale, soit le récit d'un looser devenu le roi du monde. Dés lors, on a droit à un arsenal épars et indigeste de ces ingrédients foireux qui font néanmoins le sel de tout bon divertissement du dimanche soir, sans que la moindre petite dose d'intelligence ne parvienne à s'y immiscer. Un héros lambda - dans le rôle duquel Bradley Cooper ne démérite pas, si ce n'est qu'il se contente de faire du Bradley Cooper (son interprétation du looser dépressif interpelle, cependant) - une intrigue poussive, qui manque de passion, de profondeur, de densité, et des rebondissements tous plus stériles les uns que les autres. Quand à l'esthétisme du film, y'a de l'idée, mais le résultat est assez moche*. On passe son temps (qui semble long) à commenter à voix haute ce que nous, à la place de ce pauvre diable, on aurait fait de cette pastille valda, tant ses choix semblent déconnectés de toute forme de bon sens. Là où un Source Code entraînait une réflexion en spirale sur les réalités alternatives par exemple, Limitless se "limite" à une histoire d'une banalité à pleurer, gâchant ainsi l'exceptionnel potentiel S.F./anticipation qu'il recelait pourtant (l'exploitation totale du cerveau humain, dont nous n'utilisons actuellement qu'environ 10% des capacités). Le seul vrai mystère qui demeure en suspend à la fin du film: que font De Niro et Cornish ici?
C'est un telle gâchis que je ne veux même plus en parler...
Pour ceux qui:
*franchement, j'hésite à recommander ce film...
*...mais je le fais quand même, allez!
*veulent un aperçu (parce qu'il n'y aura que ça) de ce que Bradley Cooper peut faire d'autre que Cooper
*se fichent éperdument qu'une histoire ait de la suite dans les idées
Déconseillé à ceux qui:
*ont envisagé un jour (ou envisagent toujours) d'être écrivain. Croyez-moi, ça ne flatte pas l'ego, tout ça... et ça suscite encore moins l'inspiration.
*s'attendent à de la S.F. (mais à la portée de tous) genre The Island ou Source Code: point de réflexion là-dedans.
(*) Quand Ashtray emploie des adjectifs aussi construits que "moche", c'est qu'elle est vraiment dégoûtée...