Elles ont été chassées du centre-ville. Puis de Perrache. L’étau se resserre désormais à Gerland. Depuis 2002, six arrêtés municipaux se sont succédé pour interdire le stationnement des véhicules équipés pour une activité professionnelle. Le dernier en date, pris le 17 mai 2010, a étendu sa zone géographique à une grande partie de Gerland, là où les camionnettes sont concentrées.
Les rues Carteret, Baldassini, du Vercors, Challemel-Lacour ou encore le boulevard de l’Artillerie sont notamment dans le collimateur. Des prostituées ont attaqué la décision municipale devant le tribunal administratif, mais ont été déboutées.
L’arrêté est en vigueur mais l’activité demeure soutenue à Gerland. L’offre n’a d’ailleurs jamais été aussi abondante. « En avril 2010, il y avait entre 70 et 80 camionnettes.
Fin avril 2011, un comptage a été fait sur le grand Gerland et a dénombré 148 camionnettes », confirme le commissaire du 7 e, Hervé Cazaux. Parmi les nouvelles venues, des travailleuses originaires de Guinée mais venues d’Espagne, dont elles possèdent un titre de séjour, voire la nationalité. Elles aussi subissent la crise sans précédent que traversent nos voisins, et ont franchi les Pyrénées pour travailler en France. Et notamment à Lyon, ville réputée pour sa forte clientèle.