Le texte avait été débattu la semaine dernière dans le cadre d'une séance d'initiative parlementaire réservée aux députés socialistes et apparentés. L'issue du vote ne faisait aucun doute depuis que le gouvernement et la majorité UMP s'y étaient très clairement opposés.
Il ne faut "pas aller dans le sens du vent ni céder aux effets de mode", a lancé Michel Diefenbacher (UMP) lors des explications de vote. "Nous sommes contre l'homophobie mais nous ne voulons pas altérer dans l'inconscient collectif l'image et la fonction du mariage", qui est "une institution" chargée de "la protection du plus faible, à commencer par la femme".
A l'inverse, le rapporteur du texte Patrick Bloche (PS), qui avait déjà porté la création du Pacs en 1999, a estimé qu'il s'agissait "avant tout de faire tomber une discrimination" et que la proposition de loi "ne traite que de l'homoconjugalité, pas de l'homoparentalité".
"Osez et votez pour partager avec nous la fierté d'avoir fait franchir à la France une nouvelle étape dans l'égalité des droits", a-t-il lancé à la droite.
Plusieurs députés UMP ont voté pour le texte, comme Franck Riester.
Par ailleurs, le député UMP Christian Vanneste, habitué des déclarations contre les gays, a estimé mardi dans les couloirs de l'Assemblée que le mariage entre deux personnes de même sexe était "une aberration anthropologique" car la "société doit assurer sa pérennité", le reste "étant une question de mode".
Ses propos suivent ceux de Marine Le Pen comparant le mariage gay à la polygamie ce mardi matin et ceux de François Baroin affirmant qu'aucun de ses amis homosexuels ne souhaitent se marier.
SOS Homophobie s'est dit "révoltée et indignée" après le rejet mardi par l'Assemblée de l'ouverture du mariage aux homosexuels. Le vote a été dénoncé également par l'Association des Familles Homoparentales (ADFH) et Homosexualité et socialisme (HES) qui déplore le "retard injustifiable" de la France.