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Heart full of soul des Yardsbirds en fond sonore du générique, Colin Farrell en ex-taulard au grand cœur, Keira Knightley en star londonienne harcelée par les paparazzis : la classe british, en quelque sorte. Entre histoire d’amour mignonette et vrai film noir à la Guy Ritchie, London Boulevard enchaîne les répliques bien senties, les vannes piquantes, les situations rocambolesques et les seconds rôles drôlissimes (Eddie Marsan en flic loser, David Thewlis en gangster raciste, Anna Friel en sœur alcoolo). Le résultat ? Un bel hommage aux films anglais signé William Monahan (scénariste de Kingdom of Heaven, Les Infiltrés et Hors de contrôle) dont c’est le premier long métrage. Le film, en proposant un cocktail atypique composé de drame, de polar et d’accents sentimentaux, ne semble jamais savoir sur quel pied danser …et c’est tant mieux!
Ainsi se permet-il d’exister, sans étiquette apposée sur le front, libre de ses mouvements et parfaitement cohérent avec les destins anarchiques des protagonistes. Ce vent de liberté, ces incertitudes générales, on les ressent tout du long : scénario décousu, péripéties inattendues, actions laissées en suspens. Pour Monahan, pas besoin de se justifier- comme en témoigne la variété des chemins empruntés par les personnages. Le voyou qui veut se racheter une conduite, la star de ciné qui ne veut plus tourner, le gangster qui se révèle gay: chaque plan hurle ce profond désir de rompre avec les conventions et les attentes. Interdiction de fumer dans les bars? Interdiction de faire ses courses au supermarché du coin pour les célébrités? Interdiction au bonheur? Monahan n’y trouve qu’une chose à redire : laissez-nous donc tranquilles !