Décidément, il est va être bien difficile d'écrire un billet positif sur le Rallye en Afrique en ce début d'année
2008. Alors, puisque l'ami Pipo a lancé le débat (cf commentaires sur article "Lac Rose : amers rivages..."), l'explication de ce qui (ne) va (pas) se passer au Kenya les 21 & 23
mars prochains :
Le KCB Rally, héritier du prestigieux Safari Rally qui nous a fait si souvent vibrer par le passé doit (devrait ) donc se dérouler lors du week end de Pâques. 2ème étape du Championnat
d'Afrique des Rallyes FIA 2008 (après la Tanzanie les 8, 9 & 10 février prochains), elle devait dans le même temps être l'occasion de la manche d'ouverture du Championnat IRC (seule épreuve
du continent Africain, face au Portugal, à la Belgique, à la Russie, à la République Tchèque, à l'Espagne, l'Italie, la Suisse et la Chine), d'autant plus stratégique que pour les organisateurs
et supporters de l'épreuve (au premier rang desquels M. Surinder Thatthi), cette participation faisait partie d'un plan à beaucoup plus longue échéance puisque visant la réintroduction, en 2010,
du Kenya au Championnat WRC.
Oui mais voilà, la réélection du Président Mwai Kibaki face à son rival de l'opposition Raila Odinga et les émeutes durement réprimées qui s'en sont suivies et continuent de perdurer sont à
nouveau (sur le continent) venu prendre en otage les intérêts économiques et sportifs. Résultat, Jacques Behar, le big boss de l'IRC annonçait un peu plus tôt dans la semaine qu'il n'avait
d'autre choix que de zapper l'étape Africaine face à cette instabilité latente. D'autant plus dommage que l'on se souvient que l'an dernier le Kenya a fait le forcing face à l'Afrique du Sud pour
décrocher cette place d'étape Africaine en IRC...
Outre la déception (et malgré le souhait de Jacques Béhar de voir je cite "...le Kenya de retour au sein du calendrier IRC 2009 si la situation politique s'est stabilisée..."),
l'hypothèque quasi certaine des chances Kenyanes de réintégrer le WRC à court terme, il s'agit d'un manque à gagner évident en termes sportifs (non venue des teams officiels Peugeot et Fiat
S2000, entre autres) mais surtout économique et financier, un coût que Surinder avouait à demi mots déjà évaluer à plus de 25 millions de Shillings (environ 1 900 000 €). Quelle crédibilité
sportive et quel plateau les organisateurs seront-ils désormais à même de proposer avec ce manque à gagner si la manche du Championnat d'Afrique a tout de même lieu ? La plupart des budgets et
des couvertures médiatiques ainsi envolées que restera-t-il ce week end là ?
Au delà de ces données plus ou moins factuelles, il est à nouveau temps de se poser la question de ce qu'il reste à faire pour redonner à l'Afrique sa place au sein du concert Mondial du sport
Automobile, et pour ne pas, encore une fois, sombrer dans l'oubli et le rôle de laissés pour compte. Difficile d'exporter les talents continentaux dans ces conditions là, la poussière qui s'est
levée dans les rues de Nairobi mettra du temps à retomber, malheureusement...