L'histoire d'une jeune fille assassinée qui, depuis l'au-delà, observe sa famille sous le choc de sa disparition et surveille son meurtrier, ainsi que la progression de l'enquête...
Lovely Bones (2h08, 2009), film américain, britannique et néo-zélandais réalisé par Peter Jackson, avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Stanley Tucci…
Après sa trilogie consacrée au Seigneur des anneaux, Peter Jackson avait récidivé (en tant que
La plupart des chroniques, ou des résumés ainsi que la jaquette du DVD parlent de Lovely Bones en des termes rappelant le principe du Thriller. La jeune Susie ne rentre pas après l’école, attirée par un personnage d’abord mystérieux puis abject. Nous savons dès le début qu’elle ne survivra pas à cette rencontre. Son père, comme le reste de sa famille, est bouleversé et fait face comme il le peut. Or, de temps à autres, il semble percevoir la présence de sa fille. Dans les bandes-annonces, il semble que ces appels suscitent chez lui un certain nombre d’intuitions quant au responsable. On s’attend alors à ce qu’il mène l’enquête, déniche le meurtrier, et se fasse justice ou délègue le dénouement à la police. Cependant, il ne me semble pas que cette quête soit vraiment centrale dans Lovely Bones. Le spectateur a accès très tôt aux réponses. Même si Peter Jackson ne fait pas dans le voyeurisme, il laisse peu de doutes quant aux intentions du sinistre personnage.
A mes yeux, Lovely Bones est surtout un film sur le deuil et sur quelque chose proche du destin ou de la tragédie. En effet, la famille de Susie doit faire face à une étape douloureuse. D’ailleurs, certaines décisions notamment de la mère sont assez atypiques dans les productions culturelles. On a plus l’habitude de la mère éplorée et de l’homme qui « assure » ou qui va de l’avant. Là, chacun trouve les armes qu’il peut. Mais le deuil se fait aussi pour Susie qui semblait trouver un écho amoureux, qui nourrissait des projets, et qui simplement aurait aimé continuer sa vie auprès de ses parents. L’espace entre la Terre et le Paradis est bien beau, et l’amie qu’elle s’y fait est bien sympathique, mais quand même. Dépendre des pulsions d’êtres comme ce George Harvey, multi récidiviste dans l’assassinat de jeunes filles, a de quoi dégouter.
Outre une patte graphique réellement captivante, bien qu’on l’oublie au profit du scénario, la mise en scène de Lovely Bones laisse peu de place à la contemplation. Les allers-retours entre les points de vue de Susie, de ses parents, de son ami/amour avorté et du meurtrier sont incessants. On s’y perd un peu parfois, mais l’ensemble est cohérent et diablement poignant.
Peter Jackson se montre sur un registre bien différent que ce pour quoi il est connu. Il livre ici un film complet, riche, émouvant et trouve le moyen d’y associer une beauté graphique.
note :
Les Murmures.
P.S. : un avis différent sur Le Blog de A.C. de Haenne