En préambule, je tire mon chapeau à l'animatrice Karine Le Marchand, qui est absolument fabuleuse dans son rôle de maîtresse de cérémonie. Elle réussit le tour de force d'être drôle, parfois gentiment moqueuse, et surtout très sensible, au point de nous faire croire qu'elle se soucie vraiment du sort des agriculteurs de cette sixième saison. Nous avons pleuré de rire avec elle devant la conduite du très préoccupant Jean-Claude, qui est déjà mon grand favori de la saison.
Pour cette première émission, nous avons eu le droit; comme chaque année, à l'étape clé de la remise des lettres, vous savez celle qui consacre déjà les grands gagnants de la saison, ceux qui ont reçu le plus de courrier, et les moins chanceux, qui ont à peine de quoi réunir dix prétendantes lors des speed-dating. Cette année, la production par la voix de son animatrice n'a pas trop mis l'accent sur les injustices épistolaires. De mon côté, je dois cependant vous signaler que Sylvain, l'éleveur de vaches, ou Didier, le producteur de melons et maraîcher, qui ne supporte plus d'ingurgiter sa propre camelote comptent parmi ceux qui ont le plus de difficultés à recruter de potentielles fiancées, ce qui est assez curieux dans le cas de Sylvain. A l'inverse, Alexis, le sosie de John Irving, viticulteur dans le Var, a étrangement fait le plein de missives, tout comme « le beau gosse de la saison », le jeune Matthieu des Pays de la Loire.
Mais de cette étape, je retiens surtout la personnalité remarquable de Jean-Claude que les téléspectateurs ont déjà hâte de voir à l'œuvre lors des rendez-vous préliminaires. L'agriculteur un peu décalé a fait pleurer de rire Karine Lemarchand, totalement interloquée par sa méthode de tri des courriers, aucune finalement, même si à la base il misait sur les prénoms en A et les femmes sans enfants, et par sa façon de se réjouir que « des européennes » - pas de panique, il fallait comprendre des belges - lui aient répondu. La façon dont Jean-Claude a espéré que la mère de deux enfants en bas âge qui lui avait adressé un courrier soit veuve, laisse présager de bons moments en sa compagnie.Cette semaine, nous avons pu découvrir seulement les speed-dating de Loïc, le breton timide, Matthieu, le beau gosse donc, Didier, le producteur de melons phobique des melons, et Karine, l'une des deux femmes de la saison.
Cette étape me met toujours un peu mal à l'aise. Les agriculteurs ne savent logiquement pas quoi demander à leurs prétendantes invitées. Pour certains, l'épreuve tourne même au calvaire. Ainsi Loïc, totalement terrorisé, réussit pour la première fois dans l'histoire de l'émission à décourager totalement une des candidates pourtant venue pour lui en lui expliquant qu'il faudra travailler à l'exploitation et qu'elle ne s'amusera pas tous les jours.
Au final, si certains, à l'image de Didier, « le macho gentil » de la saison, semblent choisir au hasard, les autres se fient à leurs premières impressions des courriers et on enchaîne assez vite avec enfin les premiers moments passés ensemble à la ferme.La saison 6 de « l'amour est dans le pré » est donc officiellement commencée.Loïc, présenté comme un garçon pas forcément habitué à la vie urbaine, fait face aux retards de la SNCF, qui lui offrent d'emblée un super sujet de conversation avec ses prétendantes, presque meilleur que le temps qu'il va faire. A savoir à quelle heure elles sont parties de chez elle, à quelle heure elles auraient du arriver et finalement leur véritable heure d'arrivée. Galant, il invite ses deux prétendantes au restaurant, car normalement il mange matin, midi et soir en compagnie de sa vieille maman, ce qui n'est pas forcément une entrée en manière très séduisante. A la crêperie, elles commencent à s'affronter pour l'impressionner sur des sujets totalement surréalistes. L'une d'elle prétend pouvoir réparer ses chaussures seule, tandis que l'autre évoque ses années de danse classique qui lui ont bousillé le gros orteil.Il est très probable que l'aventure dépasse Loïc. Si ce n'est pas le cas, la suisse fantasque qui est cordonnière à ses heures devrait évincer sa rivale trop urbaine. Jeune maman de deux petits enfants, elle risque en effet de craquer au fin fond de la Bretagne avec un agriculteur partiellement autiste qui s'exclamait « content, content » lors des speed-dating et une rivale assez particulière.
Karine part avec un handicap dans le jeu parce qu'elle est une femme, et qu'en six saisons, aucune agricultrice n'a trouvé l'âme sœur grâce à l'émission. On peut déjà se demander si son choix d'un type super bavard et d'un autre super introverti est le bon, tout comme l'idée de les installer sur des lits de fortune dans la même pièce.
Je ne crois que très peu aux chances de Karine de trouver l'amour dans l'émission.
Matthieu est typiquement le garçon trop beau sur le papier qui va s'avérer être un mufle dans la réalité. Pas très finaud, il a opté pour deux petites nanas ultra urbaines, dont une très jeune, 22 ans. D'emblée, il indique aux filles qu'il leur concoctera un unique repas – et quel menu, pâté, steak et petits pois en boîte et yaourts en dessert - et qu'ensuite il attend d'elles qu'elles se mettent aux fourneaux et que le dimanche c'est foot avec les copains et qu'il veut la paix. Matthieu vit d'ailleurs avec ses parents.
Les deux filles devraient, selon la logique de l'émission, prendre leurs jambes à leurs cous assez vite.
Je conclus par Didier, la macho de la saison phobique des melons, qui nous a offert la scène culte de l'émission : les courses au supermarché, afin que les deux femmes achètent de quoi lui faire à manger parce que lui évidemment il n'a pas eu le temps. Didier a choisi deux tempéraments bien différents : une parisienne, dont on se demande bien ce qu'elle vient faire dans cette galère, et une voisine de l'Hérault, parce que c'est pratique qu'elle habite à 200 bornes de chez lui.Les deux femmes semblent déjà ne pas supporter et sont prêtes à s'affronter devant les fourneaux, ce qui flatte l'ego du mâle mais ne devrait pas à terme lui permettre de rencontrer la femme de sa vie.
Dès la semaine prochaine, nous retrouverons Jean-Claude...