Le 5 février 2009, Nicolas Sarkozy le « monsieur plus » du pouvoir d'achat et de la répartition des bénéfices déclarait, avec une fougue quasi marxiste : «
Le compte n'y est pas pour les salariés », et de dénoncer « le siphonage des
profits par les actionnaires »
Or, ce soir, commencent à l'Assemblée Nationale, les discussions sur : « le versement d'une
prime aux salariés des entreprises de plus de 50 salariés dont le dividende par action augmente par rapport à la moyenne des deux exercices précédents » Voulue par notre Président nous rappelle Le Monde
Cette discussion, risque bien de mettre fin aux grands discours de l'exécutif, et laisser un goût amer à l'ensemble des
salariés français. Ces mêmes salariés qui vont constater que, si l'état peut modifier le code du travail à la demande des employeurs, il ne peut les contraindre à augmenter les salaires ou
accéder à : « (...) la demande des salariés d'être associés aux bénéfices des entreprises dont ils ont contribué à créer la richesse (...) »
Car, comme nous vous l'expliquions sur Slovar le 31 mai dernier dans : « Prime aux salariés : Députés et
Sénateurs vont-ils donner satisfaction au Medef ? »
Laurence Parisot avait définit la stratégie de son organisation de la façon suivante : « On
va expliquer aux députés, aux sénateurs » (...) Plus simplement, l'organisation patronale va effectuer, une vaste opération de lobbying auprès des parlementaires (...) »
Hier, à 24H00 du début de la discussion à l'Assemblée Nationale, le Medef a publié sur son site Web, un texte cosigné avec la CGPME et l'UPA : «
La CGPME, le Medef, et l’UPA rappellent leur opposition à une prime liée aux dividendes »
Si celui-ci, rapelle l"hostilité des organisations patronales à la prime, pour des raisons plus ou moins idéologiques, comme
: la non ingérence de l'état dans la vie des entreprises ou la méconnaissance des pouvoirs publics de la situation des entreprises, versant des dividendes. On notera le message ( volontairement
surligné en gras sur le site), adressé aux députés
Extrait : « (...) nous appelons les parlementaires à bien peser les
conséquences de leur décision. Laisser l'Etat s'immiscer dans la gestion des entreprises, c'est ouvrir la porte à une forme de dirigisme préjudiciable au fonctionnement normal de l'économie de
marché. De plus, créer de faux espoirs par une mesure dogmatique contribuera à dégrader le climat social à l'intérieur comme à l'extérieur des entreprises (...) »
On pourra, au passage, faire remarquer à Jean-François Roubaud, président de la CGPME et auteur de cette phrase, qu'il a
moins de scrupules à recevoir des aides de l'état ou en réclamer. Mais, obtenir le beurre et l'argent du beurre, est une statégie patronale de longue date !
Néanmoins, les députés de l'UMP semblent avoir compris le message, puisque, selon les mots du député UMP Yves Bur : «
rapporteur du projet de loi rectificatif de la Sécurité sociale qui inclut le dispositif : il y a au sein du groupe UMP beaucoup de réticences
à accepter ce mécanisme. On peut s'interroger sur le principe d'un telle prime (...) »
Ce qui fait dire à Alain Vidalies (PS) : « (...) A l'inverse de ce que les Français avaient
compris, cette prime n'aura rien d'obligatoire : il s'agit simplement d'une obligation de négocier qui pourrait à la limite n'aboutir qu'au versement d'un
euro (...) »
D'où, une issue que chacun conçoit, et parfaitement résumée à l'AFP, par un parlementaire : « Au final, on aura du mal à savoir comment cela s'est passé, et à savoir qui a reçu quoi, quand et combien »
En contrepartie, les parlementaires UMP savent parfaitement que :
le bouclier fiscal supprimé ne le sera : « (...) qu'à compter des impôts directs payés en 2011 et 2012 au titre des revenus réalisés en 2011 ». Ce qui représentera encore un coût pour les caisses de l'Etat de 550 millions
d'euros en 2012 et de 200 millions d'euros en 2013, selon le président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, Jérôme Cahuzac »
Les oeuvres d'art continueront
d'être exclues de l'assiette de l'ISF et que les artistes et producteurs (producteurs de disques et aux artistes-interprètes les plus fortunés) garderont leurs exonérations d'ISF
Oui, mais : « un chef d'entreprise, un rentier, un artiste, un collectionneur,
contrairement à une caissière ou un employé de bureau, ça peut quitter la France et faire diminuer le rayonnement et le pouvoir d'attraction international de notre beau pays ! »
expliqueront probablement, les députés UMP et les organisations d'employeurs, au salariés, en enterrant joyeusement, une des innombrables promesses ... non tenues de notre Président !
Slovar
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Plantu
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