A l’instar des travaux menés par la France dans le cadre du PEA SPIRALE mais dans une autre ampleur, le système d’alerte infrarouge spatiale développé par Lockheed Martin a réussi sa mise en orbite, suite à son lancement de Cap Canaveral (Floride) le 7 mai.
La mise en orbite
L’équipe au sol (US Air Force / Lockheed Martin) aura du piloter 6 mises à feu du moteur d’apogée pour placer ce système d’alerte infrarouge spatial (Space Based Infrared System – SBIRS) en orbite géostationnaire, comme le montre l’illustration ci-dessous. L’équipe a ensuite commandé le déploiement des panneaux solaires et des antennes du satellite pour activer ses capteurs infrarouges sophistiqués et débuter des essais en orbite.
Le satellite SBIRS est l’un des satellites infrarouges militaires les plus avancés technologiquement. Mis au point pour améliorer l’alerte rapide des lancements de missiles dans le monde entier, il constitue un soutien au système de défense antimissile des États-Unis.
Une succession ambitieuse
Les Etats-Unis disposent depuis plus de 40 ans de cette capacité de détection, notamment avec leurs satellites géostationnaires DSP puis DSP-I (Defense Support Program – Improved). SBIRS a pour objectif de les remplacer non seulement pour accroître la capacité de surveillance des tirs de missile mais aussi obtenir des renseignements opérationnels pour des missions de combat classiques. Le système doit ainsi apporter une réponse à différentes problématiques : alerte missile fiable, renseignement technique (caractérisation de signatures infrarouges) et appui aux théâtres d’opérations.
Le système met en oeuvre des capteurs matriciels et à balayage très sophistiqués qui offrent une sensibilité améliorée dans l’infrarouge. La nouvelle constellation satellitaire permettra une réduction du temps entre chaque passage au dessus d’une même zone. Le capteur à balayage fournira une surveillance de zones étendues de lancements de missiles et des phénomènes naturels à travers la terre, tandis que le capteur matriciel sera utilisé pour observer les plus petites régions d’intérêt avec une sensibilité supérieure.
Côté programme
L’équipe SBIRS est dirigée par le centre de l’espace et des systèmes de missile de l’US Air Force. Lockheed Martin est le maître d’œuvre du SBIRS, avec Northrop Grumman en tant qu’intégrateur de la charge utile. C’est l’Air Force Space Command qui exploitera le système.
Le contrat initial SBIRS prévoit la commande à Lockheed Martin de deux satellites HEO (à orbite elliptique -classifiée – pour les zones d’intérêt), deux satellites géostationnaires (pour la couverture régionale), ainsi qu’un structure de contrôle au sol pour recevoir et traiter les données infrarouges. Un contrat à venir devrait entraîner la production du troisième et quatrième satellite géostationnaire ainsi que de charges utiles HEO supplémentaires.
Sources :
- communiqué de presse du 24 mai 2011 de Lockheed Martin
- communiqué de presse du 7 mai 2011 de Lockheed Martin
- recent program news du 24 mai 2011 de Lockheed Martin
- fiche technique du SBIRS de l’US Air Force