C'est un important accord que le gouvernement centrafricain a signé avant-hier avec la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), la dernière grande rébellion encore en activité en Centrafrique. Cet accord en huit points a été paraphé par le ministre délégué au Désarmement, le général Xavier-Sylvestre Yangongo, et le conseiller politique de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), Mahamat Zakaria.
En gros, il est prévu entre autres l'arrêt immédiat de toute hostilité, l'abstention de tout acte militaire et autre forme de violence, le cantonnement des forces de la CPJP qui s'engage également à ratifier l'accord de paix globale de juin 2008 à Libreville au Gabon. On se rappelle que c'est grâce à cet accord de Libreville que de nombreuses rébellions avaient intégré le processus de paix, puis le Dialogue politique inclusif de décembre 2008, lequel avait abouti à la participation des ex-rébellions à l'organisation des élections législatives et présidentielles de 2011. En signant donc à son tour l'accord de cessez-le-feu de dimanche dernier, la CPJP fait son entrée dans le processus du DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion) ainsi qu'au comité de pilotage du DDR.
Dirigée par l'ancien ministre et opposant Charles Massi toujours donné pour mort par sa famille, la CPJP est pourtant très active dans le nord-est et le sud du pays. On a encore en mémoire son attaque de novembre dernier qui avait entraîné la prise de Birao, la principale ville du nord, faisant plusieurs morts et des dizaines de prisonniers dans les rangs de l'armée centrafricaine. Bangui avait dû faire appel à l'armée tchadienne pour reprendre la ville le 1er décembre, à l'issue de violents affrontements ayant fait 65 morts côté rebelles.
Faut-il donc croire qu'on s'achemine résolument vers la fin de la rébellion en RCA ? Sans doute. Mais des zones d'ombres demeurent. Des suspicions aussi. La CPJP continue d'exiger du pouvoir des clarifications sur la disparition de son leader l'ancien ministre Charles Massi. Elle en fait un préalable à toute négociation de paix.
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