L'assemblée générale qui a conservé Odile Ngaska à la tête de la Socam, a causé des désenchantements entre artistes dimanche dernier.
Il est à peu près 9 heures 30, samedi dernier. Au palais des congrès de Yaoundé, les artistes musiciens s'amènent pour le grand rendez-vous du jour. Les élections à la tête de la Société Camerounaise de l'art musicale (Socam) tardent à prendre leur envol. Certains artistes vont se désaltérer, tandis que d'autres se dirigent vers le service d'accueil pour récupérer le badge.
Malheureusement, pour la chanteuse populaire de bikutsi K. Tino, ainsi que son collègue Toufinga, leurs cartes sont introuvables. Ils s'enflamment et engagent de vives disputes avec les organisateurs. Ce qui mobilise la police et la gendarmerie. K.Tino ne pense tout de même pas se laisser aller aux racontars, parce qu'elle estime avoir le droit d'avoir un badge comme tous les autres. Après quelques concertations avec ces organisateurs, leurs badges qui donnaient accès à la salle de cérémonie leur seront remis dans l'après midi.
Autour de 18 heures 30 minutes, les éléments du groupement mobile d'intervention procèdent au contrôle des badges à la salle de réunions du Palais des congrès. Cette fois, c'est la grande pagaille, car seul ceux qui sont artistes et qui détiennent les droits d'auteurs ont accès à la salle, ainsi que certains journalistes à l'instar de ceux de la Cameroon Radio Telévision (Crtv). C'est ainsi qu'on retrouve à l'extérieur près d'une cinquantaine de personnes venus d'horizons divers se plaignant de cette discrimination. Bébé D.j, accompagné de son père depuis 8 heures, s'est senti lésé dans cette situation. « J'ai même demandé à assister juste à l'assemblée, on a refusé. On dit que je n'ai pas le droit de voter », déroule t-il.
A couteau tiré contre le Pca
Les travaux de l'assemblée extraordinaire se déroulent à huis clos. Après les questions réponses, les journalistes auront accès à la salle autour de 22h30. Mais, selon certaines sources, ces élections n'ont pas eu de bilan d'ouverture sur les 12 mois précédents, parce que, apprend-on, Odile Ngaska a survolée celui-ci pendant son discours. Durant trois années, la Pca sortante a procédé à 7 répartitions des droits d'auteur pour un montant de 200 millions de Fcfa. En revanche, elle n'a pu organiser aucune assemblée générale ordinaire, selon certaines sources. Ce qui, d'après certains signifierait des lacunes.
Toujours lors de ces échanges, un artiste sorti de la salle se plaint: « on ne respecte pas le statut de sociétaire à l'intérieur et on ne donne pas l'occasion à l'artiste de poser ses problèmes. Ceux qui sont dehors, c'est parce qu'on sait qu'ils ont des choses à dire ». De plus, durant ses trois années à la tête de la Socam, il n'y a jamais eu de commissaire au compte ; ce qui a été à l'origine de tiraillements entre artistes dans la salle », confie t-il.
Le problème de droit d'auteur n'a pas été omis lors de cette assemblée. Raymond Tchengang, président Rt et star l'an 2000, évoque pour sa part : « Il faut créer des situations qui nous permettront de résoudre le problème des artistes, c'est-à-dire le droit d'auteur. Actuellement, nous allons veiller à ce que chaque artiste puisse avoir ce qui lui revient de droit. Ils se plaignent que la Socam ne leur donne pas les droits. Ce qui se passe à la Socam, c'est que la Cameroon music corporation (Cmc) a bloqué des comptes, parce qu'elle dit qu'elle existe, alors que le ministre reconnait la Socam. Le Pca qui est Odile Ngaska ne pouvait rien. Elle n'avait pas les mains libres. Actuellement, nous allons veiller à ça, pour d'abord chercher à dissoudre la Cmc avec les artistes camerounais et convoquer une première assemblée ».
Cette victoire d'Odile Ngaska qui a tout de même réjoui la plupart des artistes, n'a permis à aucun des votants de s'exprimer. Déçus et abattus, Elvis Kemayo, accompagnés de deux gardes du corps et Bienvenu Mbega s'éclipsent avant la lecture du résultat final.
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