Débat intéressant que lance Virginie Clayssen sur son blog teXtes qui relaie les initiatives de certains éditeurs qui mettent à disposition des internautes l'ensemble de contenus en ligne. Est-ce que tout peut-être mis en lybers, forme ultime du livre numérique tout gratuit que préconise depuis de nombreuses années les Editions de l'Eclat et son fondateur Michel Valensi ? Après Paulo Coelho en direct, des éditeurs comme Harper et Collins (quelques titres tests, via NYT) et La Découverte avec une collection Zones... Alors tous les éditeurs avec un espace Issuu en libre accès sur internet ? Avec Google et Amazon en corollaires bien sûr pour optimiser le business-papier. Plus besoin de se compliquer, de drm, d'agrégateurs, de formats, de europeana, tout ouvert, en un mois on met tout Gallimard et on n'en parle plus... Sérieusement, est-ce envisageable ? Comme je l'indique en commentaire de Virginie, est-ce que tout
pourrait être sous forme de lybers, avec un accès total du contenu avec des supports mobiles qui ne cessent de progresser en qualité?
D'autres modèles aussi, payer à la fin de la lecture du livre comme sur ce modèle étonnant appliqué au cinéma (via l'Atelier)...
Quand les éditions de l’Eclat ont crée le concept avec la mise en ligne
conjointe avec Google, les supports électroniques mobiles iphone/epaper n’existaient pas encore. Si le marché de ces supports se développent
avec des prix au alentour de 100 euros
(rappelons que l’Asus est à 199
euros avec une offre d’abonnement, avec déjà des premiers lecteurs qui lisent des livres) voir moins et que les contenus
mobiles deviennent accessibles gratuitement, est-ce que le papier en
"produit dérivé" permettra la rémunération des auteurs et des éditeurs ? Imaginons, il y a 50 ans, que les éditeurs aient décidé que le livre de poche
soit gratuit (ou payé par la publicité, ce qui revient au même), ou de
qualité plus médiocre mais gratuit, où en serions-nous?
Je suis sûr que Filipacchi avait très certainement envisagé ce modèle économique là...
Je pense que le débat est tout à fait le même aujourd’hui. Quel chemin
prendre pour maintenir la variété dans la création éditoriale?
Je pencherais plutôt pour des contenus peu chers, avec une drm très
légère liée à l’identité du lecteur. Cela préserverais à la fois du
peer-to-peer et assurerais une juste rémunération. Je pense
que ce que n’ont pas réussi à faire les majors de la musique il y a dix
ans en n'adoptant pas un tel système et en laissant se développer massivement
le peer-to-peer, les éditeurs ont une chance historique de le réussir
avec des drm très légères et des prix très intéressants (2 euros me
semble un maximum, c’est le premier prix d’un livre de poche, non?).
Autrement même chemin que la musique,
cinq ans à perdre pour un résultat
identique, c’est une évidence pour moi. Si le peer-to-peer n’est pas un
business “intéressant” (les FAI lui disent merci), il ne se fera pas ou
restera marginal parce que risqué et que le jeu n'en vaudra pas la chandelle, comme on dit. C'est pas plus compliqué que cela… Au fait, je vous avais fait part des premiers pas de Francis Pisani avec son Kindle, est-ce qu'il allait le garder ? il se posait la question à l'époque. Suspense, faîtes vos jeux ? Et bien, après trois mois d'utilisation, il le garde et il est très content de son Kindle ! Pisani, il est pas du genre à aller sur les sites-pirates, mais donnez-lui vite des contenus peu chers avec des drms légères, autrement il risque bien vite de changer d'avis...