Le phénomène en cause, avec comme dénomination exacte " aléa de retrait-gonflement des sols argileux ", est méconnu mais ruineux pour les particuliers. Son principe est simple : les maisons construites sur des sols argileux se tassent dès lors que les pluies se font rares et que le sol manque d'eau. Et lorsqu'il y a un orage, l'eau fait gonfler le sols, ce qui crée des tensions sur les murs des maisons qui ne résistent pas et se fissurent. Selon le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), le retrait-gonflement des sols argileux concerne la France entière et constitue le second poste d'indemnisation aux catastrophes naturelles affectant les maisons individuelles.
Près de 400 000 maisons sont construites sur des sols classés en " zone d'aléa fort " selon le bureau de recherche géologique et minière. Les régions les plus touchées sont la plaine de Flandres, le Bassin parisien et le grand Sud-Ouest (des cartes des zones à risques sont disponibles sur le site argiles.fr). La sécheresse 2011, inédite depuis cinquante ans en France sur la période de mai à mars, rappelle les mauvais souvenirs de l'année 2003. Des dizaines de maisons avaient été sinistrées cet été-là, 8000 communes avaient demandé une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle et plus de la moitié l'avait obtenu. Au total, près de 1,3 milliards d'euros d'indemnités avait été versé. Des dommages et des coûts qui pourraient exploser avec cette nouvelle sécheresse.
" Si la sécheresse prend fin maintenant, ont pourrait observer une situation semblable à celle de 1997. 2215 communes avaient alors été reconnues en était de catastrophe naturelle, pour 300 millions d'euros d'indemnités versées ", précise Antoine Quantin, directeur de la modélisation des catastrophes naturelles à la Caisse centrale de réassurance, dans le quotidien. Mais si le phénomène perdure, les indemnités pourraient atteindre, voire dépasser, celles versées après la grande canicule de 2003. Plus de 4.000 communes avaient alors été reconnues en état de catastrophe naturelle - condition sine qua non au versement d'indemnités - et les assureurs avaient dû débourser au final 1,3 milliard d'euros.
Face à ce constat, des réformes sont envisagées. " Des réflexions sont en cours pour déterminer si la solidarité nationale ne devrait pas s'exercer uniquement pour des dégâts mettant en péril la sécurité des bâtiments et pour les maisons âgées de plus de dix ans pour lesquelles la garantie décennale ne s'applique plus " indique Laurent Montador, directeur du département catastrophes naturelles et fonds publics à la CCR, dans le journal Le Monde.