Bien dissimulée dans notre alimentation, l'huile de palme se mange à toutes les sauces. Première huile consommée à travers le monde, elle est pourtant loin de faire l'unanimité, tant d'un point de vue santé qu'environnemental. Si les médecins et les écologistes tirent la sonnette d'alarme, les industriels sont encore loin de vouloir changer leurs habitudes. Alors faut-il se méfier de l'huile de palme ? Les réponses de DailyConso.
L'huile de palme, c'est quoi ?
L'huile de palme est issue d'une pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. Elle est aujourd'hui l'huile la plus consommée au monde (25%) devant l'huile de soja (24%). Loin derrière on retrouve l'huile de colza (12%) et l'huile de tournesol (7%).
Principalement utilisée dans l'agroalimentaire, l'huile de palme et ses propriétés permettent de prolonger la durée de conservation des aliments tout en leur conférant un moelleux certain. On la trouve également dans les cosmétiques et dans une moindre mesure dans l'utilisation des bio-carburants.
Cette huile végétale est très appréciée des industriels grâce à son rendement très élevé, environ 10 fois plus que celui du soja, 100 kg de fruits donnant plus de 22 kilos d'huile.
Une huile présente en quantité
L'huile de palme se retrouve partout dans notre alimentation. Bien souvent, la mention huile végétale signifie souvent huile de palme. Le secteur agroalimentaire l'utilise en quantité industrielle du fait de son faible coût. Plats cuisinés, chips, céréales, pâtes à tartiner, pâtisseries, poissons panés, pâtes, laits pour bébé, soupes lyophilisées, biscuits, mayonnaises, fromages râpés... L'huile de palme se dissimule dans la plupart des aliments de la vie quotidienne. Les cosmétiques ne sont pas en reste, puisque 20% de ses débouchés se trouvent dans ce secteur, notamment dans les savons et les crèmes.
Ses propriétés
Outre le fait qu'elle prolonge la durée de vie des aliments tout en altérant leur texture, l'huile de palme est une huile qui remplace avantageusement les huiles hydrogénées, interdites à la consommation humaine car surchargées en acides gras trans, responsables d'une hausse du taux de cholestérol et des maladies cardiovasculaires. Elle est riche en β-carotène, bien plus que la carotte et est la seconde huile la plus riche en vitamine E derrière l'huile de germe de blé.
Dans les pays producteurs, les populations locales en consomment pour leurs besoins en matières grasses, leur alimentation étant riche en végétaux et pauvre en viande et autres sources d'acides gras saturés.
Des risques pour la santé ?
Présentée comme cela, l'huile de palme ne semble posséder que des vertus... Mais les médecins et les nutritionnistes tirent la sonnette d'alarme. Consommée en petite quantité, l'huile de palme ne pose pas de problème. Mais l'huile étant dissimulée dans la plupart des produits alimentaires, la consommation en devient excessive. Et c'est là que les risques pour la santé peuvent apparaître. Car l'huile de palme est riche en acides gras saturés. Et cette surconsommation peut provoquer une hausse du cholestérol, et en particulier le mauvais cholestérol, et donc entraîner un risque élevé de maladies cardiovasculaires si l'équilibre des acides gras n'est pas respecté. L'huile de palme est ainsi plus riche en acides gras saturés que le saindoux ou le gras de porc, contenant 45% de ces graisses contre 15% à l'huile d'olive ! Elle peut provoquer des dépôts de graisse fatals pour l'homme.
Quant à la présence de vitamine E et de β-carotène, elle disparaît lors de la cuisson... L'huile de palme consommée par les occidentaux en est donc dépourvue.
Une catastrophe environnementale
Devant la demande toujours croissante d'huile de palme, les pays producteurs développent leur plantation. Mais elles se font au détriment de la forêt primaire, notamment en Indonésie et en Malaisie où les ONG estiment que 90% de la forêt primaire a disparu. Conséquences : les forêts tropicales et les tourbières disparaissent, les populations locales perdent leurs moyens de subsistances, des espèces animales disparaissent comme les orangs-outans et l'émission de CO2 augmente de 20%, sans parler de la pollution issue de cette industrie. On estime que les palmeraies ont remplacé plus de 13 millions d'hectares de forêts à travers le monde.
Réactions
Quelques marques et producteurs ont tenté de réagir face à la grogne des ONG et des professionnels de la santé. St-Michel, Casino , Unilever, Cadbury et Findus l'ont ainsi banni de leurs produits alimentaires. A terme, Auchan et Nestlé devraient suivre le mouvement.
Attention également aux produits certifiés Bio qui contiennent de l'huile de palme. Si les marques se sont engagées à utiliser une huile produite de façon durable et certifiée par la RSPO, une association militant pour une huile de palme respectueuse de l'environnement, elle n'en est pas pour autant moins dangereuse pour la santé consommée en grande quantité...